La Radiothérapie pour traiter le cancer du col de l’utérus

La Radiothérapie pour traiter le cancer du col de l’utérus

- août 1, 2019
4.2/5 - (5 votes)

La radiothérapie est utilisée dans le cadre du traitement du cancer du col de l’utérus. C’est un traitement locorégional (seule la zone où est/était située la tumeur maligne est traitée, et parfois les tissus avoisinants) qui nécessite des séances régulières de rayonnements ionisants très ciblés, sur une période de plusieurs semaines.

Le traitement par radiothérapie pour traiter le cancer de l’utérus peut être associé à une chimiothérapie concomitante, et est délivré soit de façon externe (radiothérapie externe) soit de façon interne (curiethérapie) afin de détruire les cellules tumorales et éviter leur prolifération. Ces deux techniques sont souvent réalisées l’une à la suite de l’autre afin d’accroître leur efficacité dans le traitement du cancer de l’utérus.

 

Principes de la radiothérapie

Plusieurs raisons peuvent motiver le choix d’une radiothérapie pour traiter le cancer de l’utérus : détruire les cellules cancéreuses restantes après un traitement chirurgical et/ou une chimiothérapie, réduire la taille d’une tumeur avant une chirurgie, limiter le risque de récidive, soulager une douleur ou encore réduire les symptômes entraînés par un cancer de l’utérus de stade avancé.

La radiothérapie nécessite la mobilisation d’une équipe polyvalente, sous la conduite de l’oncologue radiothérapeute : des manipulateurs en radiologie, un physicien médical, ainsi qu’un dosimétriste.

La technique varie en fonction du dossier de la patiente. Le plan thérapeutique, les modalités de délivrance (nombre de séances, fréquence, dose par séance), ainsi que les effets secondaires précoces et tardifs possibles sont communiqués à la patiente lors de la première consultation auprès de l’oncologue radiothérapeute. Les doses sont exprimées en Gray (Gy).

 

 

Radiothérapie externe du cancer de l’utérus

Avant de commencer les séances d’irradiation, le traitement nécessite de réaliser un scanner de repérage (ou scanner de simulation) afin de repérer la zone à traiter et protéger les organes à risques. Cette étape permet de calculer de façon très précise la distribution de la dose (par le dosimétriste) nécessaire au traitement et de trouver la position optimale pour administrer les rayons. Cette position sera à reproduire à chaque séance.

Le dossier est ensuite étudié en dosimétrie afin de déterminer la répartition des doses de rayons sur la zone à traiter. Le médecin, le physicien et le dosimétriste étudient les possibilités de traitement (en prenant en compte également les précédents champs d’irradiation en cas d’antécédent de radiothérapie) afin d’optimiser l’irradiation de la tumeur. La dose est réévaluée après quelques séances de traitement, ainsi qu’à chaque modification : il s’agit de la dosimétrie in vivo. Cette mesure de sécurité est mise en place pour s’assurer de la bonne concordance entre la dose prescrite et la dose délivrée.

L’étape suivante consiste, selon les équipements du service, à réaliser soit une mise en place (repositionnement des champs repérés lors du scanner de simulation dans les conditions de traitement), soit une première séance directement.

Les séances de radiothérapie externe sont délivrées généralement en ambulatoire et ne durent pas plus de 10 à 15 minutes et comprends le temps de déshabillage, l’installation sur la table et l’irradiation. Une hospitalisation peut être envisagée si le lieu de résidence est éloigné du lieu de traitement, ou si l’état général de la patiente ne permet pas des allers/retours quotidiens répétés sur plusieurs semaines.

La salle de traitement est protégée contre les rayonnements ionisants. Par ailleurs, les séances ne rendent pas radioactif. Aucune précaution particulière n’est nécessaire à la suite des séances de radiothérapie externe.

Lors de la séance, un manipulateur procédera à votre installation dans la position définie au préalable lors du scanner de simulation. L’irradiation nécessite une immobilité totale puisque les faisceaux sont dirigés de façon très précise sur la zone à traiter. La patiente êtes seule dans la salle lors de cette étape, une caméra vidéo et un interphone permettent de communiquer avec les manipulateurs tout au long de la séance.

L’appareil tourne autour de la patiente sans contact direct. La séance ne provoque aucune douleur ou sensation particulière lors de la délivrance des rayons.

Une consultation est prévue auprès de l’oncologue radiothérapeute une fois par semaine afin de s’assurer de la bonne tolérance du traitement.

Les effets secondaires précoces ou tardifs possibles de la radiothérapie externe pour traiter le cancer du col de l’utérus sont : troubles digestifs, troubles génito-urinaires, troubles cutanés, fatigue, ou fistule.

 

Radiothérapie interne du cancer de l’utérus

La radiothérapie interne, ou curiethérapie permet de placer des sources radioactives (iridium ou césium) soit au contact de la tumeur soit directement à l’intérieur de celle-ci. La première technique consiste à insérer les éléments radioactifs dans un applicateur que l’on introduit dans le vagin, contre la tumeur : c’est la curiethérapie endocavitaire. Dans le cadre du traitement du cancer du col utérin, c’est l’indication la plus fréquemment retenue. Il est aussi possible de placer les éléments radioactifs directement au sein de la tumeur à l’aide de fines aiguilles : on parle alors de curiethérapie interstitielle. Ce mode d’administration n’est bien souvent pas le choix principal pour traiter ce type de cancer.

La première étape de la curiethérapie endocavitaire consiste à appliquer un applicateur à l’intérieur du vagin afin de recevoir les sources radioactives. L’applicateur est, en règle générale, réalisé à partir d’une empreinte du vagin et mis en place sous anesthésie générale. Des examens complémentaires (radiographie, IRM, scanner…) sont nécessaires pour contrôler sa position par rapport à la tumeur et les organes avoisinants. Les clichés de ces examens permettent d’obtenir des images tridimensionnelles nécessaires à la dosimétrie.

Une fois le calcul des doses effectué, on relie l’applicateur au projeteur de sources radioactives installé dans la chambre de la patiente. Selon le débit de projection, la curiethérapie peut être à bas débit de dose ou à débit pulsé (les plus utilisées dans le traitement du cancer du col de l’utérus), ou encore à haut débit de dose. L’applicateur est enlevé en fin de curiethérapie et ne nécessite généralement pas d’anesthésie.

Une fois la curiethérapie terminée, il n’y a plus de risque de radioactivité. Des soins locaux sont prescrits par le médecin (notamment lavages vaginaux) ainsi que des antidouleurs si besoin.

Les effets secondaires précoces et tardifs possibles de la curiethérapie sont : accentuation des pertes vaginales, réactivation des saignements.

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]