Quelles sont les populations à risque de développer un cancer de l’ovaire ?
Le facteur de risque le plus important de développer un cancer de l’ovaire est d’origine génétique.
En effet, une femme qui a un facteur génétique de prédisposition, de type mutation BRCA1 ou BRCA2, voit son risque personnel de développer un cancer de l’ovaire augmenter.
Dans un objectif de prévention vis-à-vis de ce risque génétique, une patiente qui a des antécédents familiaux rapprochés de cancer du sein ou de l’ovaire, pourra être amenée à participer à une consultation d’oncogénétique grâce à laquelle ces mutations pourront être recherchées.
En revanche, ces cancers survenant dans un contexte de prédisposition génétique seraient de meilleur pronostic, car ils seraient plus sensibles aux chimiothérapies administrées au cours de ce cancer.
Par ailleurs, le risque de développer un cancer de l’ovaire augmente avec :
- L’âge, avec un âge médian lors du diagnostic situé aux alentours de 65 ans.
- Un nombre faible d’accouchements (appelé « parité »),
- Une infertilité,
- Un antécédent personnel de premières règles survenues à un âge précoce,
- Ou de ménopause survenue à un âge tardif,
Ces facteurs augmentent le risque de développer un cancer de l’ovaire.
Par contre, le tabagisme passif ou actif ainsi que l’exposition aux facteurs professionnels comme l’amiante n’ont pas été prouvés comme étant des facteurs de risque de développer un cancer de l’ovaire.
Que faire pour minimiser son risque personnel de développer un cancer de l’ovaire ?
Afin de prévenir le risque de cancer de l’ovaire, on peut prescrire une contraception orale à une femme en âge de procréer, et une femme ménopausée peut se voir recommander une hormonothérapie substitutive, ou THS, pour Traitement substitutif de la Ménopause.
La ligature des trompes, tout comme la salpingo-ovariectomie, ont montré un bénéfice sur la réduction un risque de cancer ovarien.
Ces deux méthodes sont des techniques chirurgicales qui entraînent une stérilisation définitive : dans la première situation, l’opérateur obture les trompes, au niveau de l’isthme, à l’aide d’une suture, dans la seconde, il les retire, en même temps que les ovaires.
Dans certains cas, notamment chez les patientes non ménopausées, une salpingectomie sans ovariectomie peut être proposée, afin d’éviter les effets indésirables de la ménopause, en laissant les ovaires, qui sont des organes sécréteurs d’hormones, en place.
Ce type de traitement préventif, qu’il soit hormonal ou chirurgical, est proposé personnellement à chaque patiente, en fonction de son âge, de ses projets de grossesse et de ses antécédents personnels et familiaux.
La stérilisation féminine en France est très encadrée, en effet, le code de la santé publique précise qu’un délai de réflexion de quatre mois doit être imposé pour ce genre de décision.
Les habitudes de vie tels que la pratique régulière d’une activité sportive ou la consommation d’une alimentation faible en matières grasses n’ont pas montré une diminution du risque de développer un cancer de l’ovaire.
En revanche, certaines études ont montré que l’obésité est associée à un risque augmenté de développer certains sous-types de cancer ovarien.
Enfin, la grossesse et l’allaitement ont été prouvés comme associés à une diminution du risque de cancer de l’ovaire.
Références :
- Walker JL et al, Society of Gynecologic Oncology recommendations for the prevention of ovarian cancer, Cancer, 2015 Jul 1;121(13):2108-20.
- Nezhat FR et al, new insights in the pathophysiology ofovarian cancer and implications for screening and prevention, Am J Obstet Gynecol. 2015 Sep;213(3):262-7.
- ALD n°30 HAS Cancer de l’ovaire : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_922802/fr/ald-n-30-cancer-de-l-ovaire.
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.