La nymphoplastie, ou chirurgie de réduction des petites lèvre, est une intervention intime de plus en plus fréquemment réalisée. Elle vise à soulager une gêne fonctionnelle ou un inconfort esthétique parfois ressenti au quotidien. Généralement bien tolérée, cette opération nécessite cependant des soins postopératoires rigoureux et un temps de récupération suffisant. Ce guide pratique détaille les principales suites de la chirurgie afin d’accompagner les patientes qui envisagent ce type d’intervention.
En quoi consiste la nymphoplastie ?
La nymphoplastie est une intervention chirurgicale qui permet de réduire la taille des petites lèvres de la vulve. Elle est proposée en cas d’hypertrophie labiale, lorsque les petites lèvres dépassent nettement les grandes lèvres, provoquant des frottements, des douleurs à l’effort ou un mal-être dans l’intimité.
L’opération est relativement courte, entre 30 minutes et une heure, et se pratique sous anesthésie locale ou générale, selon les cas. Le geste opératoire consiste à retirer l’excès de muqueuse tout en préservant l’harmonie, la sensibilité et la vascularisation des lèvres vaginales. Plusieurs techniques chirurgicales existent (triangulaire, longitudinale, en biseau), selon l’anatomie de la patiente. Le Dr Sebban adapte sa méthode pour garantir un résultat fonctionnel et naturel, avec des suites aussi simples que possible.
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Les soins et recommandations postopératoires après une nymphoplastie
Les premiers jours après l’intervention nécessitent une attention particulière. Un œdème local est quasi systématique et peut s’accompagner de petites ecchymoses ou d’une sensation de tension au niveau vulvaire. Une douleur modérée est possible, mais elle reste généralement bien contrôlée par les antalgiques prescrits.
Les soins d’hygiène sont importants pour prévenir toute infection. Il est recommandé de :
- Nettoyer la zone opérée deux fois par jour avec un savon doux non parfumé
- Sécher délicatement par tamponnement à l’aide de compresses stériles
- Appliquer une crème cicatrisante ou un antiseptique local, si prescrit
Les fils utilisés sont résorbables : ils tombent d’eux-mêmes entre 15 et 21 jours. Des saignements discrets peuvent apparaître dans les premiers jours, sans que cela soit inquiétant.
Il est également conseillé de porter des sous-vêtements en coton et des vêtements amples pour limiter les frottements. Les bains, piscines, hammams et saunas doivent être évités pendant au moins 3 à 4 semaines.
Une légère croûte ou des zones de sécheresse peuvent apparaître : elles font partie du processus normal de cicatrisation.

Nymphoplastie : reprise des activités et de la vie sexuelle
La reprise des activités dépend du type d’effort. Une marche légère est possible dès les deux premiers jours, à condition d’éviter les mouvements prolongés ou trop brusques. La conduite est déconseillée les premiers jours, notamment en raison de la position assise prolongée.
Les activités sportives doivent par contre être mises en pause pendant environ 4 à 6 semaines, surtout celles impliquant des frottements ou des impacts (vélo, équitation, course, danse…). La reprise doit être progressive et validée lors de la consultation postopératoire avec le chirurgien.
Quant aux rapports sexuels, un délai de 4 à 6 semaines est conseillé, le temps que la muqueuse cicatrise totalement. La reprise ne doit pas se faire tant que des douleurs, une gêne ou une hypersensibilité persistent. Il est par ailleurs recommandé d’utiliser un lubrifiant lors des premiers rapports après cicatrisation pour plus de confort.
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Quels sont les risques de complications après une nymphoplastie ?
Comme toute intervention chirurgicale, la nymphoplastie peut entraîner certaines complications, même si elles restent peu fréquentes lorsque le geste est bien maîtrisé et que les consignes sont bien suivies.
Parmi les complications immédiates :
- Un hématome (accumulation de sang sous la peau)
- Une infection locale, généralement traitée efficacement
- Une désunion partielle de la cicatrice, souvent liée à un effort trop précoce
À distance, on peut observer :
- Une asymétrie persistante, parfois liée à une cicatrisation inégale
- Une modification de la sensibilité locale (augmentation ou diminution)
- Des douleurs à la reprise des rapports, qui restent en général transitoires
Toutefois, la plupart de ces effets sont évitables par une surveillance postopératoire attentive et un respect des consignes données. Un suivi personnalisé avec le Dr Sebban permet de détecter rapidement toute anomalie dans le processus de cicatrisation, et d’envisager une prise en charge adaptée si nécessaire.
Peut-on bénéficier d’un arrêt de travail après une nymphoplastie ?
Un arrêt de travail peut être prescrit après cette chirurgie intime, notamment si l’activité professionnelle inclut des positions assises prolongées, des déplacements fréquents ou le port de charges. La durée de cet arrêt dépend du métier exercé, de la technique opératoire utilisée et de la tolérance aux suites postopératoires.
En pratique, la durée moyenne de l’arrêt de travail après une nymphoplastie se situe entre 3 et 10 jours et dépend de la profession exercée. En cas de douleur prolongée ou de cicatrisation lente, il peut être prolongé. Le repos est vivement recommandé durant les 4 à 5 premiers jours pour favoriser la récupération.
Néanmoins, un poste sédentaire peut être repris au bout d’une semaine avec quelques précautions : éviter les positions assises trop longues, utiliser un coussin ergonomique, adapter les horaires si besoin. La reprise définitive du travail s’envisage toujours en concertation avec le chirurgien, en fonction de l’évolution.

Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.