QUESTIONS FRÉQUENTES SUR LES CANCERS FÉMININS

Lorsqu’une femme apprend qu’elle est atteinte d’un cancer, elle se pose des milliers de questions. C’est pourquoi, nous avons recensé celles qui nous ont été le plus fréquemment posées par nos patientes et nous les avons compilées ci-dessous :

  • ON VIENT DE DÉPISTER MON CANCER LORS D’UNE MAMMOGRAPHIE

    Lorsqu’on vous annonce que l’on vient de vous dépister un cancer, cela signifie que votre cancer vient d’apparaître. Une tumeur met en moyenne 5 à 10 ans pour atteindre 1 cm.
    Au stade de la découverte, même précoce, il est probable que la tumeur soit apparue 5 ans auparavant, au minimum.
    Ce qui donne tout son sens au dispositif de dépistage, c’est que cette tumeur va être prise en charge immédiatement.
    L’incidence du cancer augmente de 3% dans les pays développés, probablement sous l’influence de nos modes de vie : davantage de traitements hormonaux, des enfants plus rares et plus tardifs, etc.
    On peut développer un cancer même sans être fumeur ou buveur bien que le tabac et l’alcool soient fortement déconseillés pour rester en bonne santé.
    A noter qu’on ne peut pas prévenir le cancer du sein mais on peut le dépister.

  • ON M’A PRESCRIT UNE BIOPSIE

    Une biopsie est un prélèvement d’une partie de la tumeur que le médecin pathologiste va analyser au microscope afin d’établir un diagnostic de certitude et un pronostic. C’est ce qu’on appelle l’histologie.Biopsie
    Le prélèvement est effectué à l’aide d’une aiguille sous anesthésie locale puis envoyé au laboratoire pour examen. La raison pour laquelle une biopsie est réalisée après une mammographie, c’est pour poser le diagnostic avec certitude. Ce genre de pathologie ne supporte pas l’à-peu-près.
    Le radiologiste dépiste et oriente le diagnostic quand l’histologie a pour double mission de le confirmer et de renseigner l’équipe médicale sur le type de cancer. Cela a pour but de permettre à l’équipe de définir la meilleure des prises en charge, l’intervention chirurgicale et les soins à apporter.

  • ON M’A PRESCRIT UNE MAMMOGRAPHIE /UNE ÉCHOGRAPHIE/UNE IRM/UN SCANNER

    La mammographie et l’échographie
    Mammographie EchographieLa mammographie et l’échographie sont réalisées par un radiologue dans le but de poser un diagnostic et de constater des anomalies mais pas forcément de trancher. C’est pour cette raison qu’une biopsie est ensuite prescrite.
    L’IRM
    Le sigle IRM signifie Imagerie par Résonnance Magnétique. Les protons du corps réagissent au champ magnétique puis reprennent leur position initiale. C’est ce mouvement qui est capté par l’appareil. L’IRM est paramétrée en fonction de ce que le radiologue souhaite observer. Certains tissus ayant une densité comparable, il peut décider d’injecter dans le bras une solution soulignant les contrastes via un cathéter.
    L’IRM est bruyante mais totalement indolore et dure en moyenne 20 minutes. Le radiologue sélectionne ensuite les clichés puis établit son diagnostic.
    L’IRM est contre-indiquée aux patientes portant un pacemaker, un défibrillateur cardiaque, un implant magnétique, un neurostimulateur, un stimulateur de la croissance osseuse, un système électrique implantable de régulation de pompe ou de matériel vasculaire pour injection automatisée de médicament comme une pompe à insuline par exemple.
    Cet examen peut également être contre-indiqué aux patients qui portent un filtre ou un stent intravasculaire, des clips cérébraux, un implant oculaire, orthopédique ou des prothèses métalliques, un système d’occlusion d’un canal artériel perméable, d’une communication inter auriculaire ou ventriculaire.
    Les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes ayant reçu des éclats métalliques ne doivent pas non plus subir d’IRM.

    Le scanner
    Un scanner est un appareil d’imagerie médicale qui utilise les rayons X. L’appareil comporte un lit d’examen sur lequel le patient est allongé pendant qu’un anneau tourne autour de lui en émettant des rayons X qui traversent la région à étudier. On obtient alors une image en coupe où les parties les plus denses apparaissent en blanc et les moins denses en noir.
    Il faut être à jeun au moins 3 heures avant l’examen car pour accentuer les contrastes, un produit pouvant causer des nausées est parfois injecté. La durée de l’examen est de l’ordre de quelques minutes.
    Le patient est tenu de signaler au radiologue :
    Un ATCD d’allergie ou d’accident après l’injection d’un produit de contraste
    Un terrain allergique
    Une maladie rénale grave
    Un diabète

  • ON M’A PRESCRIT UNE SCINTIGRAPHIE CARDIAQUE/UNE ECHOGRAPHIE CARDIAQUE

    La scintigraphie cardiaque et l’échographie cardiaque apportent des résultats semblables. La première est réalisée par un médecin nucléaire, la seconde par un cardiologue. Ces examens ont pour but d’évaluer la capacité du cœur à expulser le sang lors de chaque battement cardiaque. Cette fonction cardiaque doit impérativement être surveillée car certains traitements de chimiothérapie sont susceptibles de l’affecter momentanément.
    La scintigraphie cardiaque dure une dizaine de minutes et elle est parfaitement indolore. Le médecin nucléaire injecte un produit radioactif qui sert de traceur mais ne présente aucun danger. La machine capte les images du cœur pendant que le rythme cardiaque est enregistré via un électrocardiographe.
    L’échographie cardiaque dure une quinzaine de minutes et ne nécessite pas d’injection. Le cardiologue étudie le cœur en passant une sonde sur le thorax du patient.
    Les résultats sont communiqués après l’examen. Les images et le compte-rendu sont ensuite envoyés au médecin.

  • ON M’A PRESCRIT UNE SCINTIGRAPHIE OSSEUSE

    La scintigraphie osseuse est un état des lieux du squelette effectué par un médecin nucléaire. Elle peut faire partie du bilan standard notamment pour des douleurs suspectes ou une élévation des marqueurs du cancer.
    Le spécialiste injecte au patient un traceur radioactif indolore, sans danger et anallergique mais interdit aux femmes enceintes. Il se fixe sur les os au bout de 2 ou 3 heures. Une gamma caméra se déplace ensuite au-dessus et au-dessous du corps de la tête aux pieds pendant 15 à 30 minutes.
    Le résultat est communiqué à la fin de l’examen et les clichés sont remis sur simple demande. Le compte-rendu est ensuite expédié dans les 24 heures au médecin.

  • ON M’A PRESCRIT UN PET SCAN (TEP SCAN)

    Le Pet Scan est un outil d’imagerie très performant. Il permet au médecin nucléaire d’examiner l’ensemble de l’organisme.
    Un Pet Scan est prescrit lorsque le médecin souhaite se donner des moyens supplémentaires de s’assurer que la maladie reste localisée, que le diagnostic de rémission est conforté ou qu’une récidive est en cours.
    Avant l’examen, il faut impérativement être à jeun depuis au moins 6 heures. Un sucre radioactif est injecté par perfusion afin de se concentrer sur les cellules tumorales. L’irradiation est indolore, sans danger et anallergique mais elle est contre-indiquée aux femmes enceintes.
    L’examen dure une vingtaine de minutes puis le traitement des données prend environ une heure. Les résultats sont envoyés dans la journée au médecin.

  • JE VAIS ETRE OPÉRÉE A L’INSTITUT DU SEIN HENRI HARTMANN

    L’ablation du sein est réalisée essentiellement dans le cas d’un cancer étendu, d’un cancer multifocal (plusieurs foyers de cancer dans un même sein) ou en cas de récidive locale.
    Dans la majorité des cas, une reconstruction pourra être envisagée dans le même temps ou secondairement si un traitement complémentaire s’avère nécessaire. Les cicatrices sont principalement péri-aréolaires afin de préserver le décolleté de toute cicatrice. De plus, l’utilisation de fils résorbables permet une qualité cicatricielle optimale avec un minimum de soins post-opératoires.
    En cancérologie mammaire, les risques chirurgicaux sont assez faibles et se résument essentiellement aux hématomes post-opératoires qui, dans de rares cas, peuvent nécessiter une autre intervention.
    L’intervention dure entre 30 et 60 minutes. Si aucun drain n’est posé, la sortie se fait le lendemain. Dans le cas contraire, la sortie s’effectue en fonction du drain, en moyenne entre 2 à 4 jours. Le drain de redon est un système d’aspiration doux qui permet de limiter le risque d’hématome ou de collection lymphatique. Ce type de drain ne se pose pas dans le sein après une chirurgie conservatrice car ce système risque de déformer le sein en aspirant la peau vers la partie profonde du sein. En revanche, en cas d’ablation du sein, ou d’intervention d’ablation des ganglions de l’aisselle (curage axillaire), un système de drainage est mis en place.
    Lors de la sortie, un compte-rendu, un traitement contre la douleur et des conseils sont donnés. Une visite de contrôle 15 jours plus tard est obligatoire afin de vérifier l’état de la cicatrisation et de recevoir les résultats de l’analyse de la tumeur.
    En cas de complication, doute ou question, il faut contacter l’équipe chirurgicale sans hésiter.

  • LE DOCTEUR SEBBAN ME PROPOSE UNE INTERVENTION DE TYPE GANGLION SENTINELLE

    La technique du ganglion sentinelle a pour but de ne retirer que les premiers ganglions de l’aisselle drainant le sein concerné afin de savoir s’ils sont atteints. Elle concerne les patientes présentant un cancer du sein de taille modérée à moyenne avec un faible risque d’envahissement des ganglions.Ganglions Sentinelle
    La veille de l’intervention, un produit radioactif est injecté autour de la tumeur. Il migre afin de se concentrer sur les ganglions sentinelles qui drainent spécifiquement la tumeur. Leur analyse immédiate au microscope permet de préciser le risque de dissémination de la tumeur et conditionne la suite du traitement.
    On ne retire le reste des ganglions seulement si l’analyse révèle que le ganglion sentinelle est cancéreux. Si c’est positif, un curage axillaire sera alors réalisé dans le même temps opératoire. Dans de rares cas, l’analyse n’est pas possible ou ne permet pas de déterminer l’état du ganglion et des examens plus longs sont alors nécessaires.
    Cette technique permet d’éviter le prélèvement systématique de la totalité des ganglions de l’aisselle (curage axillaire) et ses éventuelles complications telles qu’une hospitalisation plus longue, des séquelles douloureuses, un lymphœdème du bras, un gros bras, etc.
    Il arrive que le diagnostic du chirurgien l’amène à procéder à un curage, notamment si le ganglion n’est pas identifiable (5% des cas) ou si le ganglion est atteint en cours d’intervention car d’autres ganglions peuvent être atteints.
    Dans de très rares cas, on procède à un curage secondaire si l’analyse du ganglion en cours d’opération est négative mais que l’analyse définitive retrouve une atteinte de celui-ci.
    Les allergies aux différents produits sont très exceptionnelles.
    Il peut parfois se former une poche de liquide appelée lymphocèle sous la cicatrice de l’aisselle qui peut amener à effectuer une ponction indolore en consultation. Des complications locales sont possibles comme une infection de la cicatrice, un hématome ou un problème de cicatrisation.

  • ON M’A PRESCRIT UNE CHIMIOTHÉRAPIE

    La chimiothérapie est prescrite par le chirurgien et le radiothérapeute quand le cancer ne peut pas être traité localement. Dans de nombreux cas, la chimiothérapie s’attaque à des cellules cancéreuses qui seraient hors du sein : les métastases.
    La chimiothérapie ne signifie pas que votre état est grave. La majeure partie du travail des soignants consiste à cibler et personnaliser les traitements. Les banques de données, de plus en plus fournies, permettent de rassembler et de recouper toutes les informations sur la tumeur afin de trouver la chimiothérapie adéquate.
    La chimiothérapie est un traitement lourd qui perturbe la vie sociale et la vie professionnelle à court, moyen et long terme. L’équipe médicale s’efforce d’aider les malades à supporter le mieux possible les effets secondaires.
    En fonction de la nature de la maladie et de sa gravité, la chimiothérapie aura des effets plus ou moins désagréables contre lesquels une aide médicamenteuse adaptée sera prescrite.
    Il n’y a pas d’hospitalisation lors d’un traitement de chimiothérapie car celui-ci se passe en ambulatoire. Il est recommandé de se faire accompagner, au moins pour la première séance.

  • ON M’A PRESCRIT UNE RADIOTHÉRAPIE

    RadiothérapieLa radiothérapie consiste à utiliser des rayons pour détruire les cellules cancéreuses. La première séance est dite de ciblage et dure une quinzaine de minutes. Les images recueillies sont intégrées sur ordinateur et permettent au radiothérapeute de préparer virtuellement les faisceaux de rayons.
    Les séances suivantes durent entre 2 et 5 minutes. La patiente est allongée sur le dos et la machine tourne autour d’elle en délivrant des rayons aux zones à traiter. Pendant 6 à 7 semaines, la patiente doit subir entre 4 et 5 séances par semaine. La radiothérapie permet de garder une vie normale.
    La précision de l’informatique et de l’imagerie médicale permettent un ciblage précis des rayons et une dosimétrie parfaite. L’irradiation est réalisée selon des techniques de fractionnement et d’étalement. Le fractionnement consiste à diviser la quantité des rayons nécessaires en plusieurs séances. L’étalement consiste quant à lui à espacer les séances. Ainsi, les cellules saines du sein ont le temps de récupérer du traitement et de se réparer, ce que ne peuvent pas faire les cellules cancéreuses.
    Les séquelles graves sont rarissimes. Les patientes font généralement une réaction inflammatoire équivalente à un coup de soleil. C’est le plus souvent à l’issue du traitement que cette réaction sera la plus manifeste et cela varie selon les femmes. Il n’y a pas de prévention contre cette brûlure mais le radiothérapeute peut prescrire un traitement pour diminuer les effets.

  • ON M’A PRESCRIT UNE HORMONOTHÉRAPIE

    L’hormonothérapie est un traitement de long terme prescrit généralement pendant 5 ans. Quotidiennement, le Tamoxifène et les inhibiteurs de l’aromatase se prennent sous forme de comprimés. En cas d’oubli ou de double dose accidentelle, il n’y a pas de risque.
    Les agonistes de LHRH sont l’objet d’une injection sous cutanée tous les 3 mois.
    L’hormonothérapie a pour but de soigner certains cancers dits « hormonodépendants ». Cela signifie que les cellules cancéreuses sont stimulées par les estrogènes (hormones féminines). On les combat généralement en prescrivant des anti-estrogènes.
    L’hormonothérapie peut également être prescrite en cas de métastases ou en prévention de leur apparition ou encore en situation néo-adjuvante (avant la chirurgie) afin de diminuer la taille de la tumeur et ainsi permettre à la patiente de conserver son sein. La situation la plus fréquente est la prescription après la chirurgie et les traitements complémentaires tels que la chimiothérapie et la radiothérapie. Elle réduit alors les risques de récidives sur le même sein, les métastases et l’apparition d’un cancer sur l’autre sein.
    Les effets secondaires de l’hormonothérapie sont ceux d’une ménopause franche comme les bouffées de chaleur et les douleurs articulaires. Administrée avant la ménopause, la suppression hormonale entraîne souvent une stérilité pendant le traitement de suppression hormonale.
    La contraception reste cependant nécessaire sous Tamoxifène. Ce médicament peut aussi provoquer un épaississement de l’endomètre et parfois mais rarement un cancer de l’endomètre. De plus, les patientes présentant une prédisposition à l’ostéoporose font l’objet d’examens réguliers et d’une densitométrie osseuse.

  • JE FINIS MES TRAITEMENTS. COMMENT VAIS-JE ETRE SUIVIE ?

    Après avoir reçu une chimiothérapie ou une radiothérapie, la vie reprend son cours petit à petit mais l’hormonothérapie susceptible d’être administrée est un traitement de 5 ans en règle générale.
    L’équipe de cancérologie s’associe au médecin traitant et au gynécologue pour que la prise en charge ne souffre d’aucune rupture.
    Il faut ensuite consulter 2 fois par an pendant 5 ans puis 1 fois par an tout le reste de sa vie.
    Une mammographie est prescrite tous les ans ainsi qu’une échographie mammaire et parfois une IRM dans le but de dépister rapidement les possibles récidives du cancer.

  • ET LA CHIRURGIE RECONSTRUCTRICE ?

    La décision de recourir à la chirurgie reconstructrice est prise en accord avec l’équipe thérapeutique et bien sûr la patiente. La reconstruction est un véritable facteur de qualité de vie.
    En principe, il n’y a pas de contre-indication définitive ni d’âge limite. Le problème principal est de refaire le volume du sein après l’intervention oncologique. Il importe également de veiller à la symétrie des deux seins, ce qui peut avoir comme conséquence d’opérer également l’autre sein afin de le diminuer, de l’augmenter ou de le faire remonter. Il faut également refaire le mamelon et l’aréole par greffe ou tatouage. Ces spécialités médicales doivent être réalisées par des spécialistes.
    Deux solutions sont envisageables : par prothèse ou par lambeau musculaire (reconstruction à l’aide des tissus prélevés sur la patiente). La première technique est réalisée lorsque le tissu cutané du thorax est de bonne qualité. La prothèse (semi-physiologique ou silicone), agréée par le Ministère et de la Santé, a pour vocation de permettre au sein de retrouver son volume antérieur.
    En revanche, si la peau est trop tendue, trop raide ou qu’elle a mal supporté la radiothérapie, on privilégiera la deuxième technique.
    La reconstruction mammaire ne favorise ni les rechutes locales, ni les métastases. Elle ne modifie en rien les chances de survie, elle améliore en revanche la qualité de vie et peut contribuer à la posture d’une guérison.
    L’hospitalisation dure quelques jours et des antalgiques puissants règlent les problèmes de douleurs. La sortie est conditionnée par l’ablation des redons (petits tuyaux drainant la loge opératoire). Œdèmes et hématomes sont très fréquents et l’aspect des premiers jours ne préjuge en rien de l’aspect définitif.
    Après l’hospitalisation, la patiente porte un soutien-gorge (nuit et jour pendant 45 jours) qui s’ouvre par devant car les mouvements dans le dos sont difficiles les premiers temps afin que la prothèse prenne bien sa place.
    Il est conseillé d’attendre 3 mois avant de reprendre le sport et la natation est alors recommandée.
    Il est important de protéger votre peau des rayons du soleil, surtout si elle a subi une radiothérapie.