En France, le cancer de l’endomètre (ou cancer de l’utérus) est le 4e type de cancer chez la femme. En 2012, environ 7275 nouveaux cas étaient diagnostiqués. Le cancer de l’endomètre est aussi le cancer gynécologique le plus fréquent après le cancer du sein.
Le diagnostic est souvent réalisé chez les personnes autour de 68 ans. Il s’agit en effet d’un cancer qui touche habituellement plutôt les femmes après la ménopause. À la différence du cancer du col de l’utérus, il n’existe pas de dépistage en France pour le cancer de l’endomètre.
Qu’est-ce qu’un cancer de l’endomètre ?
La tumeur de l’endomètre se forme à partir des cellules de l’endomètre, la couche interne de la paroi du corps de l’utérus. Dans la majorité des cas, le cancer naît à partir des cellules de la première couche de l’endomètre appelée épithélium. On parle alors de carcinomes de l’endomètre, formes les plus courantes de la maladie.
Les facteurs de risques pouvant contribuer au développement d’un cancer de l’endomètre sont le diabète, l’obésité, le traitement hormonal substitutif par Tamoxifène ou de façon plus rare une prédisposition génétique.
Cancer de l’endomètre : symptômes
Plusieurs symptômes peuvent faire suspecter la présence d’un cancer de l’endomètre. Ces signes cliniques ne sont toutefois pas spécifiques à la maladie et peuvent révéler la présence d’autres troubles de santé.
Les symptômes du cancer de l’endomètre les plus fréquents sont :
- des métrorragies : saignements vaginaux anormaux, notamment en dehors des menstruations et chez la femme ménopausée ;
- des ménorragies : flux plus abondant que d’habitude pendant les règles avec du sang rouge et des caillots ;
- des leucorrhées : pertes blanches ou rosées (révélant la présence de sang) ;
- des douleurs pelviennes, abdominales ;
- de la fièvre ;
- des infections urinaires…
Dès l’apparition d’un ou de plusieurs de ces symptômes, et notamment en présence de saignements après la ménopause, il est important de prendre rendez-vous pour consulter votre médecin et s’assurer de l’absence d’un cancer de l’endomètre. Vous souffrez peut-être d’une autre pathologie, et ces signes cliniques nécessitent un bilan.
Diagnostic du cancer de l’endomètre
Comme pour tout type de cancer, le diagnostic du cancer de l’endomètre repose sur plusieurs étapes.
Examen clinique
La première étape repose sur la consultation qui comprend un interrogatoire et un examen clinique. Le médecin vous interroge sur vos symptômes, vos facteurs de risques, vos antécédents personnels de santé et vos antécédents personnels familiaux, notamment les cas de cancers de l’endomètre et colorectaux au sein de votre famille. Cette information permet d’orienter le médecin vers le bien-fondé d’une recherche de maladie héréditaire, rare, nommée syndrome HNPCC/Lynch. Cette pathologie peut constituer une augmentation du facteur de risque de voir apparaître certains cancers, comme le cancer de l’endomètre.
L’examen clinique repose ensuite sur l’examen gynécologique avec toucher vaginal et rectal et examen vaginal au spéculum, examen abdominal, pelvien et des ganglions. Cette étape est nécessaire pour observer la présence éventuelle d’anomalies à l’œil nu ou au toucher.
Examens complémentaires
À la suite de cette consultation, votre médecin peut demander la réalisation d’examens complémentaires en cas de doute.
Dans le cadre du diagnostic du cancer de l’endomètre, les examens habituellement demandés sont :
- une échographie endovaginale (notamment pour contrôler l’épaisseur de l’endomètre) ;
- une IRM pelvienne (pour contrôler l’utérus et les organes avoisinants et se faire une idée de l’extension de la pathologie) ;
- une biopsie ou un curetage par hystéroscopie (endoscopie) pour visualiser les lésions et leur topographie et guider les prélèvements. La biopsie-prélèvement consiste à retirer un ou plusieurs échantillons de tissu et de cellules des lésions.
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Bilan d’extension
Si l’ensemble de ces résultats révèlent bien la présence d’un cancer, un bilan d’extension avec d’autres examens est programmé pour contrôler l’étendue de la maladie et la présence éventuelle de lésions à distance (métastases). Il peut s’agir d’une IRM avec injection, d’un Tep Scanner, d’une scintigraphie osseuse…
L’ensemble des résultats de ces examens permet de choisir le traitement le mieux adapté à chaque patiente et chaque tumeur. Par ailleurs, outre les résultats réunis durant le diagnostic, de nombreux facteurs sont pris en compte pour proposer un plan de traitement adapté, comme l’état de santé général de la patiente, ses traitements habituels, ses antécédents… La prise en charge thérapeutique est décidée lors d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) avec l’ensemble des spécialistes des cancers de l’utérus comme un chirurgien, un oncologue, un radiothérapeute, un radiologue, etc.
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.