Chaque année, 2 920 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués en France. Les chances de survie s’élèvent à 90 % quand sa prise en charge survient à un stade précoce.
Le traitement du cancer du col de l’utérus de stade précoce
Le cancer du col utérin touche le plus souvent les femmes autour de 40 ans, avec un pic de mortalité autour de 50 ans. Pris en charge à un stade relativement précoce, les chances de survie s’élèvent à 90 %, contre 35 % pour les cancers du col de l’utérus diagnostiqués à un stade avancé.
Cancer du col de l’utérus : définition des stades 1 et 2
Pour stadifier le cancer du col de l’utérus, on se réfère au système de classification FIGO, dont les deux premiers stades correspondent à un avancement précoce :
- le stade 1 désigne les tumeurs de petite taille, n’ayant pas envahi l’extérieur du col de l’utérus ;
- le stade 2 désigne les tumeurs qui se sont étendues localement à l’endomètre ou à la partie supérieure du vagin.
Cancer du col de l’utérus de stade précoce : les traitements
Que la tumeur soit de stade précoce ou avancé, toutes les décisions thérapeutiques doivent être prises en réunion de concertation pluri disciplinaire ou un collège de médecins spécialisés en cancérologie prendra la décision thérapeutique.
Plusieurs traitements du cancer du col de l’utérus de stade précoce sont envisageables : la chirurgie, la radiothérapie (qui peut être une radiothérapie externe et/ou une curiethérapie) et la chimiothérapie. Ces trois traitements peuvent être envisagés seuls ou proposés conjointement, selon la nature de la tumeur, sa taille, ainsi que d’autres facteurs (âge de la patiente, désir de grossesse, présence de métastase, etc.).
Traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1
Une conisation permet de prélever un fragment de tissu du col. Son analyse en laboratoire d’anatomopathologie révèle de précieuses informations quant à la taille et la nature de la tumeur cancéreuse. Les résultats de cette conisation influencent directement le choix thérapeutique.
Si la tumeur est de petite taille, invisible à l’œil nu :
Une chirurgie par hystérectomie est en général proposée (une chirurgie robotique pourra être envisagée), avec une possible ablation des paramètres et des ganglions lymphatiques du pelvis.
Afin de préserver l’utérus et de permettre aux patientes d’envisager une grossesse ultérieure, une chirurgie conservatrice peut être conseillée dans des cas très sélectionnés.
En cas d’envahissement des ganglions pelviens, on complétera cette chirurgie par une radiochimiothérapie concomitante.
Si la tumeur est limitée au col de l’utérus et visible sans microscope, mais que sa taille reste inférieure à 4 cm de grand axe :
Une chirurgie par colpohystérectomie élargie est la chirurgie la plus souvent envisagée dans le cadre des traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1. Cette intervention consiste à retirer l’utérus en totalité, le tiers supérieur du vagin, les paramètres, les ovaires et les ganglions lymphatiques pelviens.
En cas de contre-indication à la chirurgie, une radiothérapie externe et une curiethérapie peuvent être proposées. Une curiethérapie seule peut également être envisagée avant une chirurgie par colpohystérectomie élargie.
Une chimiothérapie concomitante à la radiothérapie est proposée lorsque la chirurgie n’a pas permis de retirer la totalité des cellules cancéreuses sur les ganglions ou les marges de la pièce opératoire.
Traitement du cancer du col de l’utérus stade 2
Lorsque la tumeur est limitée au col de l’utérus et de taille supérieure à 4 cm de grand axe, ou si elle s’est propagée au-delà du col (partie supérieure du vagin, paramètres) le traitement principal privilégié est la radiochimiothérapie. Le traitement du cancer du col utérin de stade 2 associe donc majoritairement : une radiothérapie externe, une chimiothérapie et une curiethérapie.
Avant d’entreprendre ces traitements, il faut s’assurer de l’absence d’envahissement des ganglions lymphatiques par les cellules cancéreuses. L’analyse de ces ganglions peut être réalisée par imagerie, ou bien grâce à une chirurgie par lymphadénectomie, qui vise à enlever les ganglions pelviens et/ou lombo-aortiques.
Cette analyse est nécessaire afin de définir précisément la zone à irradier (pelvis +/- région lombo-aortique).
Une radiothérapie seule peut être envisagée dans les cas où un traitement par radiochimiothérapie ne serait pas réalisable.
Une chirurgie complémentaire peut également être proposée.
Risque d’évolution de la maladie
La tumeur maligne du col utérin est susceptible d’envahir les tissus voisins, et se propager à d’autres organes pour former des localisations secondaires (métastases).
Le traitement du cancer du col de l’utérus précoce parvient à un meilleur pronostic que celui d’un cancer du col de l’utérus à un stade avancé.
Il est nécessaire de pouvoir diagnostiquer le cancer du col de l’utérus à son stade le plus précoce pour maximiser le taux de réussite du traitement.
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.