Le curetage de l’utérus dans le cadre du diagnostic du cancer de l’endomètre

Le curetage de l’utérus dans le cadre du diagnostic du cancer de l’endomètre

- octobre 1, 2022
4/5 - (2 votes)

Le curetage de l’utérus (ou curetage de l’endomètre) est un geste chirurgical que l’on pratique en cas d’IVG, de fausse couche, mais aussi pour réaliser des prélèvements biopsies dans le cadre du diagnostic du cancer de l’endomètre. Quel est le déroulement du curetage de l’utérus ? Pourquoi cet examen est-il nécessaire ? Quelle est la convalescence ?

 

Curetage de l’utérus : qu’est-ce que c’est ?

Le curetage de l’utérus est une intervention pratiquée par un chirurgien gynécologique et qui consiste à gratter la muqueuse tapissant l’utérus : l’endomètre. Il se déroule par voie naturelle (vagin, puis col utérin). Le curetage utérin permet de retirer des échantillons de tissu utérin à l’aide d’une curette, ou d’enlever certaines lésions ou certains contenus présents au sein de l’utérus.

Plusieurs indications peuvent motiver un curetage :

  • Il s’agit d’un geste réalisé en urgence dans un but thérapeutique en cas d’Intervention Volontaire de Grossesse (IVG) ou d’hémorragies après une fausse couche précoce.
  • Il est aussi préconisé pour réaliser des biopsies dans le cadre du diagnostic du cancer de l’utérus, notamment chez les femmes ménopausées. Dans ces conditions, il est réalisé de façon conjointe avec une hystéroscopie.
  • On peut aussi avoir recours au curetage utérin dans un but diagnostique en cas de polype ou d’hyperplasie.
  • Il est aussi utilisé pour préparer l’endomètre avant une procédure de Procréation Médicalement Assistée (PMA).

 

Cancer de l’endomètre : diagnostic

En France, le cancer de l’endomètre est l’un des cancers gynécologiques les plus fréquents, et représente le 5e cancer chez la femme après le cancer du sein, le cancer du côlon, le cancer du poumon et les tumeurs de la peau.

Les traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1

Le cancer de l’endomètre ne bénéficie pas, en France, d’un dépistage systématique, contrairement au cancer du col de l’utérus ou du cancer du sein. C’est pourquoi il est très important d’être à l’écoute de son corps afin de repérer le plus rapidement possible les symptômes inhabituels et consulter votre médecin au plus tôt.

Le diagnostic du cancer de l’utérus repose sur la consultation médicale avec interrogatoire et examen clinique gynécologique, une échographie pelvienne (et possiblement, une échographie endovaginale), une IRM pelvienne et des prélèvements biopsies de l’endomètre par curetage.

 

Lire aussi notre article sur les facteurs de risques du cancer de l’éndomètre

 

Déroulement d’un curetage de l’utérus

Le geste est très rapide puisqu’il ne dure que 15 ou 30 minutes. Il est pratiqué sous anesthésie locorégionale ou générale, selon votre état de santé général et les recommandations du médecin anesthésiste consulté quelques jours avant l’intervention.

Le curetage est réalisé au bloc opératoire en ambulatoire : vous entrez dans l’établissement de soins le matin et pouvez repartir le soir même. Le curetage de l’endomètre est réalisé par voie naturelle en position gynécologique, comme lors d’une consultation chez le gynécologue. Le chirurgien prend place face à l’utérus et dilate le col à l’aide d’instruments aux diamètres progressifs : il s’agit des bougies de Hegar.

 

Puis, il procède au curetage :

  • Curetage par aspiration : le praticien insère une canule dans le vagin pour aspirer le contenu de l’utérus.
  • Curetage biopsique : le praticien gratte légèrement la paroi de l’endomètre pour prélever des échantillons à l’aide d’une curette.

 

Suite du geste et convalescence

Après l’intervention, des douleurs légères peuvent être ressenties. Des antalgiques seront prescrits pour vous assurer le meilleur confort possible.

Pendant une semaine à 10 jours, des saignements peuvent perdurer. Ce phénomène est tout à fait normal et devrait disparaître spontanément. Si les saignements durent plus longtemps, s’ils sont abondants, ou si vous présentez d’autres symptômes comme une fièvre au-delà de 38,5°, des douleurs importantes ou des vomissements, n’hésitez pas à contacter votre chirurgien gynécologue sans attendre.

 

L’arrêt de travail n’est pas systématique, selon le type de profession exercée par la patiente (poste sédentaire ? Travail physique et pénible ? Longs trajets en voiture ? etc.). Durant la semaine qui suit la procédure, il est fortement recommandé d’éviter les bains et les piscines, ainsi que les rapports sexuels.

 

Risques de complications

Comme tout geste chirurgical, le curetage de l’utérus comporte quelques risques, rares, de complications.

Les risques inhérents à cette intervention concernent essentiellement une allergie au produit utilisé pour l’anesthésie, et une blessure possible dans l’utérus pendant le curetage.

 

Et après ?

Ce geste ne provoque ni traumatismes ni soucis particuliers dans les suites. Il est d’ailleurs tout à fait possible d’envisager une grossesse après un curetage. On l’utilise d’ailleurs chez certaines femmes qui envisagent une PMA afin de préparer l’utérus.

En cas de résultats positifs à la biopsie révélant la présence d’une tumeur utérine, des examens complémentaires peuvent être demandés et votre médecin présentera votre dossier au cours d’une RCP pour envisager une prise en charge thérapeutique adaptée rapide.

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]