La prévention du risque de cancer du col de l’utérus

La prévention du risque de cancer du col de l’utérus

- octobre 15, 2021
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Le cancer du col utérin fait partie des tumeurs malignes dont il est possible de se protéger. Un dépistage régulier et un vaccin existent pour réduire les chances de contracter cette maladie (lire aussi notre article sur les facteurs et cofacteurs de risques de ce cancer). On rappelle que le cancer du col de l’utérus est encore dépisté chez près de 3 000 femmes chaque année en France, entraînant environ 1 000 décès.

 

Origine du cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus à une origine bien déterminée : une infection qui persiste dans le vagin et le col utérin. Celle-ci est induite par un virus faisant partie de la famille des papillomavirus humains (HPV). Le HPV est contracté lors des rapports sexuels. Il existe de nombreuses souches de HPV. Certaines sont à l’origine d’affections bénignes de la peau type verrue. D’autres, en revanche, sont responsables de plus de 70 % des cancers du col de l’utérus diagnostiqués et de verrues génitales (condylomes). Ces souches sont les 16 et 18.

La plupart des femmes et des hommes sont touchés par une infection au HPV au cours de leur vie. Dans la grande majorité des cas, les papillomavirus sont éliminés du corps humain après plusieurs mois grâce au système immunitaire. L’infection peut totalement passer inaperçue puisqu’elle ne provoque pas systématiquement de symptômes. Toutefois, il arrive que dans certains cas, le virus persiste et s’installe durablement dans le corps humain. C’est dans ces cas de figure qu’il est dangereux. Il peut alors être responsable de condylomes, de lésions dysplasiques, et de lésions précancéreuses. Ce sont ces lésions précancéreuses qui sont capables de se transformer en cancer du col de l’utérus.

L’infection au HPV peut aussi être responsable d’autres formes de cancer, telles que le cancer de la vulve, le cancer du vagin, le cancer du pénis, ou encore le cancer de l’anus.

Le cancer du col utérin se développe doucement. On estime en effet que le HPV nécessite une dizaine d’années pour affecter les cellules saines du col de l’utérus. Ceci est plutôt une bonne nouvelle puisqu’il est possible de mettre en place et de faciliter le dépistage de cette maladie grâce aux frottis de dépistage cervico-utérins réguliers. Le port du préservatif pendant les rapports sexuels permet de se protéger d’une infection au HPV et d’autres infections sexuellement transmissibles. Par ailleurs, l’arrêt du tabac peut maximiser les chances de prévenir ce type de cancer chez les femmes touchées par le virus HPV.

 

Cancer du col de l’utérus : le frottis de dépistage

Depuis 2018, un dépistage systématique du cancer du col utérin est mis en place. Il permet de réaliser un contrôle régulier et diagnostic chez toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Le frottis du col cervico-utérin sert à repérer les cellules anormales potentiellement présentes dans cette zone et susceptibles de donner naissance à une tumeur maligne.

Votre médecin généraliste ou votre gynécologue réalise cet examen directement au cabinet. Le prélèvement est ensuite envoyé en laboratoire d’analyses pour étude. Les médecins du laboratoire se concentrent sur la présence de cellules anormales, mais aussi sur la présence du virus HPV.

Pour réaliser ce dépistage régulièrement, il est conseillé de réaliser un frottis cervico-utérin tous les 3 ans, sauf indication contraire de votre médecin.

Lire aussi notre article sur un nouveau test de dépistage du cancer du col de l’utérus prometteur

 

Vaccination contre le HPV

Il existe depuis plusieurs années un vaccin disponible pour réduire les chances de contracter une infection à Papillomavirus Humain. D’abord réservé aux jeunes filles, il est depuis peu disponible aussi pour les jeunes hommes âgés de 11 à 14 ans, avec rattrapage vaccinal possible chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans. L’efficacité maximale du vaccin est à son apogée lorsqu’il est réalisé avant les premiers rapports sexuels.

Vaccin HPV prévention cancer du col utérin

La vaccination contre le HPV est efficace pour éviter l’apparition des lésions précancéreuses génitales. En France, on a recours à deux vaccins : le Gardasil 9 et le Cervarix. Toutefois, le Gardasil 9 est celui qui est le plus utilisé aujourd’hui, en raison de sa protection contre plus de types de HPV.

Chez les jeunes âgés de 11 à 14 ans, ils sont réalisés en 2 injections espacées de 6 mois. Chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans, il faudra réaliser 3 injections, espacées de 2 mois pour les premières doses, puis à 6 mois pour la troisième.

Lire aussi notre article sur les différents stades du cancer du col de l’utérus

Informations à retenir:

  • il est impossible de commencer avec un des vaccins et de terminer avec l’autre. Si une dose est réalisée avec le Gardasil, la suite doit obligatoirement être injectée avec le Gardasil.
  • Les femmes qui ont reçu le vaccin contre le HPV ne sont pas exemptes de frottis réguliers tous les trois ans.
  • En France, le recours à la vaccination contre le HPV est encore en deçà des attentes des autorités de santé. Pourtant, la vaccination est très efficace et a permis à de nombreux pays (comme l’Australie, l’Angleterre ou encore le Canada) de faire réduire considérablement les contaminations au Papillomavirus Humain.
Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]