Le carcinome lobulaire in situ et infiltrant

Le carcinome lobulaire in situ et infiltrant

- juin 12, 2021
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Il existe différents types de tumeurs malignes du sein. On distingue ces différentes sortes de cancers en fonction des cellules à partir desquelles ils prennent naissance.

Les adénocarcinomes du sein sont les formes de cancer du sein les plus fréquentes. Ils représentent près de 95 % des cancers diagnostiqués. Ils se forment à partir des cellules épithéliales de la glande mammaire.

Le plus fréquemment, ils se développent dans les cellules présentes dans les canaux : on parle de carcinome canalaire. De façon plus rare, la tumeur peut se développer à partir des cellules des lobules, les glandes où est fabriqué le lait. Il s’agit alors d’un carcinome lobulaire. Les carcinomes lobulaires peuvent être in situ (non infiltrants) ou infiltrants.

 

Carcinome lobulaire in situ (CLIS)

Le carcinome lobulaire in situ prend donc naissance à partir des cellules présentes dans les lobules. En résulte une prolifération anormale de ces cellules. Toutefois, dans le cas du CLIS, le cancer ne se propage pas aux tissus et organes avoisinants. La maladie reste localisée dans les lobules du sein.

Le CLIS peut apparaître dans plusieurs parties du sein à la fois, voire dans les deux seins en même temps.

Diagnostic

Le CLIS est diagnostiqué grâce aux examens habituels du diagnostic du cancer du sein, à savoir :

  • la consultation (interrogatoire + examen clinique avec palpation mammaire)
  • la mammographie + l’échographie mammaire
  • la biopsie mammaire

C’est la biopsie qui détermine le type de tumeur présente dans le sein.

facteurs de risque

Le CLIS peut être l’indicateur d’un futur cancer du sein plus infiltrant. Cependant, les professionnels de santé n’ont pour le moment pas la possibilité de savoir à l’avance quelles patientes seront touchées par un cancer du sein infiltrant.

Les facteurs de risque additionnels peuvent cependant représenter un risque accru de voir apparaître une tumeur maligne infiltrante du sein, comme les antécédents médicaux, familiaux, la présence d’une mutation BRCA, etc.

Les patientes qui ne présentent aucun facteur de risque du cancer du sein auraient moins de chance de développer un cancer du sein infiltrant par la suite.

Surveillance

Lorsque l’on détecte chez une femme un CLIS, la surveillance est accrue afin de déceler au plus tôt le moindre de signe de maladie infiltrante. Des examens réguliers sont organisés avec notamment une mammographie +/– échographie mammaire. Ce suivi est primordial pour dépister le cancer du sein le plus précocement et pouvoir lutter contre la maladie avec de meilleures chances de guérison.

Traitement

En présence d’un CLIS, un plan de traitement peut vous être proposé. Votre médecin peut vous prescrire une hormonothérapie à base de Tamoxifène (Tamofen, Nolvadex) pour une certaine durée, en concertation avec votre équipe médicale.

La question d’une mastectomie bilatérale prophylactique peut aussi se poser. Il s’agit de retirer les deux seins de façon préventive en présence d’un risque élevé de contracter un cancer du sein infiltrant. Cette option est envisagée lorsqu’il existe des facteurs de risque accrus du cancer du sein.

Bien entendu, la décision vous revient.

 

Carcinome lobulaire infiltrant

Le carcinome lobulaire infiltrant, quant à lui, représente près de 10 % de toutes les tumeurs malignes du sein infiltrantes. Il se développe également à partir des cellules présentes dans les lobules. À la différence du CLIS, les cellules cancéreuses peuvent se développer de façon anormale jusqu’à envahir d’autres tissus, ganglions lymphatiques, et organes du corps humain. On parle alors de métastases.

Tout comme le CLIS, le carcinome lobulaire infiltrant peut être présent simultanément dans plusieurs parties du sein, et également toucher les deux seins.

Diagnostic

Le carcinome lobulaire infiltrant est diagnostiqué grâce aux examens de références du cancer du sein, à savoir :

  • la consultation (interrogatoire + examen clinique avec palpation mammaire)
  • la mammographie + l’échographie mammaire
  • l’IRM (en raison des caractéristiques de cette tumeur)
  • la biopsie mammaire
  • le bilan d’extension (pet scan, scintigraphie osseuse…)

Dans le cas du carcinome lobulaire infiltrant, le diagnostic est plus difficile que pour certaines tumeurs mammaires. En règle générale, ce cancer n’est pas visualisé en mammographie.

C’est la biopsie qui détermine le type de tumeur présente sur la glande mammaire. C’est d’autant plus vrai que le carcinome lobulaire ne forme pas de masse à proprement parler. Les cellules tumorales s’agglutinent en une sorte de bande au sein des tissus graisseux de la glande mammaire. Cette zone de tissu apparaît alors épaissie en imagerie médicale.

Toutefois, l’aspect de la peau peut être modifié avec l’apparition de capitons (aspect peau d’orange), ou un changement de texture.

Traitement

Le traitement dépend des caractéristiques de la tumeur, de l’état général de la patiente, des facteurs de risques associés, etc. Il peut consister à réaliser une chirurgie, une radiothérapie, une chimiothérapie, une hormonothérapie, etc.

La prise en charge thérapeutique est proposée à la suite d’une RCP avec divers spécialistes du cancer du sein, en fonction de chaque patiente.

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]