Données épidémiologiques du cancer des ovaires

Données épidémiologiques du cancer des ovaires

- février 19, 2020
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Le cancer de l’ovaire ne représente qu’un faible pourcentage des cancers féminins et son incidence reste globalement stable au fil des ans. Cependant, il est considéré comme un cancer de très mauvais pronostic.

La mortalité du cancer des ovaires est élevée et tend à augmenter chez les femmes âgées de plus de 60 ans. On note toutefois une augmentation du taux de survie du cancer des ovaires chez les patientes plus jeunes, âgées de 20 à 44 ans. Certains facteurs de risque pourraient avoir un impact sur l’apparition de cette tumeur maligne.

Mortalité du cancer des ovaires : les chiffres en France

Le cancer des ovaires est le 5e cancer féminin. Chaque année, environ 4 500 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. Son pronostic reste très mauvais, avec pas moins de 3 500 décès chaque année environ, ce qui en fait la 4e cause de décès par cancer féminin. Cette mortalité du cancer des ovaires est notamment liée au stade avancé de la maladie au moment du diagnostic, avec une extension tumorale notable. Par ailleurs, les traitements ne permettent pas toujours de guérir ce type de pathologies.

Entre les années 1980 et 2000, l’incidence et la mortalité du cancer des ovaires sont restées stables chez les patientes âgées de plus de 60 ans, avec environ 9/100 000 pour l’incidence et 5,5/100 000 pour la mortalité. En revanche, on note une diminution du risque de développer une tumeur ovarienne et d’en décéder chez les patientes nées à partir de 1930. Cette tendance tend à se confirmer chez les générations suivantes. Cette diminution pourrait coïncider avec les débuts de l’utilisation d’une méthode contraceptive orale, mais également par une prise en charge thérapeutique plus efficace en France.

Cependant, si la tendance est à la baisse pour les jeunes patientes, la mortalité du cancer des ovaires reste élevée et approche les taux d’incidence. Ce seuil est même dépassé chez les patientes âgées de plus de 75 ans, comme cela peut être le cas dans le cadre de plusieurs maladies cancéreuses.

Une des causes majeures reste le diagnostic relativement tardif de ce cancer qui intervient à un stade déjà bien avancé de la maladie, retrouvant chez deux tiers des femmes des tumeurs classées IIIB ou IV (c’est à dire, avec un envahissement tumoral important voire des métastases à distance). À titre comparatif, on estime la survie du cancer des ovaires à 5 ans en moyenne à 39 %. Ce taux atteint 83,5 % pour les tumeurs de stade IA, mais 14,3 % pour les tumeurs classées stade IV.

 

Statistiques cancer des ovaires : le cas des tumeurs borderline

Les tumeurs borderline de l’ovaire sont depuis peu sorties du registre des cancers infiltrants, afin de clarifier les données statistiques parfois confuses. Ce type de tumeur représente entre 10 et 20 % des tumeurs épithéliales malignes de l’ovaire. Elles sont à la limite de la malignité. Généralement, elles apparaissent à un âge plus précoce que les carcinomes.

Concernant leur incidence, on estime le nombre de nouveaux cas en France chaque année à 400, non inclus dans les 4 500 nouveaux cas de cancer des ovaires. Cependant, contrairement au carcinome infiltrant, la tumeur borderline est d’excellent pronostic avec un taux de survie de 100 % à 5 ans en l’absence de micro-invasion ou de métastase. Il est très rare qu’une tumeur borderline mute en tumeur maligne (moins de 0,5 % de chance).

 

Survie du cancer des ovaires : les facteurs de risques

Plusieurs facteurs de risque seraient susceptibles d’avoir une incidence sur la survenue du cancer des ovaires. Pourtant, un seul facteur a été démontré : la nulliparité (le fait de n’avoir jamais eu d’enfants/de n’avoir jamais accouché). D’autres facteurs de risque liés à la vie reproductive sont soupçonnés, comme le fait de ne pas allaiter et l’absence de contraception orale.

Les antécédents familiaux sont impliqués dans seulement 5 à 10 % des cancers de l’ovaire.

Aucun facteur environnemental n’a été clairement démontré, bien qu’on note un pourcentage plus élevé de cancer des ovaires dans les pays industrialisés. Les habitudes alimentaires n’ont pas été clairement incriminées non plus comme étant un facteur de risque de cancer ovarien, car les études menées sont à ce jour contradictoires.

On considère malgré tout que certains facteurs environnementaux seraient potentiellement protecteurs face au cancer de l’ovaire, comme la grossesse, l’allaitement, la contraception orale ou encore la ligature des trompes.

 

Références :

Les cancers de l’ovaire : incidence et mortalité en France : https://www.em-consulte.com/en/article/115248

 

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]