Les facteurs de risque du cancer de l’ovaire sont un ensemble d’états, de comportements ou de substances susceptibles d’accroître la probabilité d’une femme de souffrir d’un cancer ovarien.
Bien que des facteurs de risque impliqué dans la survenue du cancer de l’ovaire aient été identifiés, il n’est pas obligatoire d’y être exposé pour souffrir de cette pathologie.
Certaines femmes qui ne présentent aucun facteur de risque, et qui adoptent même des comportements préventifs, peuvent malheureusement être atteintes par cette maladie.
Toutefois, connaître les facteurs de risque impliqués dans l’apparition du cancer de l’ovaire permet de mettre en place une stratégie de surveillance adaptée aux femmes à risque, dans l’optique de traiter précocement un éventuel cancer et d’améliorer ainsi leur pronostic.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : antécédents familiaux
Un antécédent familial de cancer de l’ovaire signifie qu’une ou plusieurs parentes proches ont souffert d’un cancer ovarien. Cela laisse suspecter l’existence d’une prédisposition génétique pouvant se transmettre de manière héréditaire.
Aussi, si votre mère, votre grand-mère, votre fille ou votre tante est concernée par cette maladie, il est important de le signaler à votre médecin. Ce dernier déterminera, au cas par cas, le protocole de surveillance adapté à votre niveau de risque.
De manière générale, on estime que le risque est plus élevé lorsque la parente atteinte d’un cancer de l’ovaire avait moins de 50 ans au moment du diagnostic de la maladie, et lorsqu’il s’agit d’une parente au premier degré.
Enfin, les antécédents familiaux de cancer du sein sont également considérés comme des facteurs de risque de cancer de l’ovaire.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : mutations génétiques des gènes BRCA
Les mutations génétiques des gènes BRCA 1 et 2 sont connues pour être impliquées dans la prévalence du cancer du sein, et il semblerait qu’elles fassent également augmenter les risques de survenue d’un cancer de l’ovaire (notamment le BRCA1).
L’existence d’une telle mutation génétique peut être suspectée à travers l’étude des antécédents familiaux d’une patiente, et/ou en procédant à un test génétique.
Toutefois, les bénéfices des tests de dépistage génétiques doivent être mis en balance avec l’anxiété et la détresse émotionnelle que peut engendrer l’identification de ces mutations chez une patiente, tandis que les risques de développer le cancer de l’ovaire demeurent incertains.
En effet, toutes les femmes porteuses de mutations de BRCA 1 et 2 ne développeront pas de cancer, ni du sein ni de l’ovaire. On estime que seuls 5% à 10% des cancers de l’ovaire sont d’ordre génétique.
La recherche de ces gènes est habituellement réservée aux femmes considérées comme à haut risque, dont les antécédents familiaux sont particulièrement préoccupants.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : antécédents personnels
Les antécédents personnels concernent des antécédents médicaux de la patiente elle-même, et non des membres de sa famille.
Le cancer du sein, notamment, est un antécédent personnel qui tient lieu de facteur de risque dans la survenue du cancer de l’ovaire, notamment lorsqu’une mutation du gène BRCA 1 ou 2 est en cause.
D’autres antécédents personnels à prendre en compte concernent le cycle menstruel : les menstruations précoces, apparues avant l’âge de 11 ans, ou une ménopause tardive, après 55 ans, sont des facteurs de risque.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : maladies, états et affections préexistants
Certains facteurs de risque du cancer de l’ovaire sont associés à pathologies ou à des états préexistants.
C’est, par exemple, le cas de l’obésité, du Syndrome de Lynch, de l’endométriose, mais aussi d’une grande taille à l’âge adulte.
Le syndrome de Lynch et l’endométriose peuvent bénéficier de différents traitements, et les patientes qui en sont atteintes pourraient exiger un protocole de surveillance adapté.
Un accompagnement médical peut également permettre de lutter contre l’obésité et de prévenir l’embonpoint.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : l’hormonothérapie substitutive
L’hormonothérapie substitutive est un traitement qui consiste à administrer des hormones synthétiques pendant et après la ménopause pour gérer certains symptômes difficiles à supporter.
Alors que ces traitements étaient largement prescrits il y a de cela quelques décennies, ils sont désormais de moins en moins utilisés du fait de leur impact sur le cancer de l’ovaire.
Plus ces traitements ont été suivis longtemps, plus le risque de survenue du cancer de l’ovaire augmente. Toutefois, le risque semble diminuer dès l’arrêt du traitement.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : absence de grossesse
Les femmes qui n’ont jamais poursuivi de grossesse pourraient être plus susceptibles de développer un cancer de l’ovaire.
Il est possible que les hormones présentes lors de la grossesse aient un effet protecteur sur le tractus reproducteur et les tissus hormonosensibles, ce qui expliquerait cet état de fait.
Facteurs de risque du cancer de l’ovaire : le tabagisme
La consommation de tabac est un facteur de risque désormais bien connu du cancer de l’ovaire, et notamment de carcinomes mucineux.
Plus la consommation de tabac est prolongée, plus le risque de survenue du cancer de l’ovaire est élevé. En cas d’arrêt du tabac, les risques diminuent peu à peu.
La sédentarité, l’exposition à certaines toxines oncogènes telles que l’amiante ou encore l’âge, sont autant d’autres facteurs pouvant accroître les risques de survenue d’un cancer de l’ovaire.
Si vous pensez avoir été exposés à un ou plusieurs facteurs de risque, il est recommandé d’en parler à votre médecin qui déterminera votre niveau de risque et le protocole de surveillance le mieux adapté à votre situation.
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.