L’espérance de vie du cancer du col de l’utérus est établie pour donner une idée globale. Les chiffres sont basés sur des estimations correspondant à des cohortes de patientes et sont à interpréter avec une grande prudence. De nombreux critères impactent le pronostic vital des malades et leurs chances de guérison, comme les caractéristiques de la tumeur de l’utérus, l’état de santé de la patiente, ses antécédents héréditaires, les traitements du cancer et leur réponse…
Statistiques des chances de survie du cancer de l’utérus
Le taux de survie à 5 ans désigne le pourcentage de patientes encore en vie au moins 5 années après le diagnostic de cancer du col utérin. Mais ces patientes peuvent vivre beaucoup plus longtemps que 5 ans.
Le cancer du col de l’utérus présente un pronostic relativement bon, avec une survie nette moyenne à 5 ans estimée aux alentours de 63 %. Ce chiffre tend à diminuer avec l’âge au moment du diagnostic. Chez les patientes âgées de 30 ans, les chances de survie à 5 ans sont de 88 %. Chez les femmes âgées de 80 ans, la survie nette est à 37 %.
Les trois quarts des diagnostics de cancer du col de l’utérus sont réalisés chez des femmes âgées de moins de 65 ans. Chaque année, on estime que 3 000 nouveaux cas sont découverts en France. Le cancer du col de l’utérus est responsable de 1100 décès par an.
L’âge médian au moment du diagnostic est de 53 ans.
Les risques de décéder de la maladie sont plus élevés chez les femmes âgées de plus de 60 ans au moment du diagnostic. Cela s’explique notamment par le dépistage du cancer du col de l’utérus (par frottis cervico-utérin) qui a permis de repérer précocement des lésions précancéreuses ou des tumeurs de stade peu avancé dans la tranche d’âge cible (les 25-65 ans). Après la ménopause, les femmes sont parfois moins bien suivies sur le plan gynécologique, ce qui peut entraîner un diagnostic tardif du cancer du col de l’utérus, lorsque la maladie est à un stade plus avancé.
De manière générale, plus le stade du cancer du col de l’utérus est précoce au moment du diagnostic, meilleures sont les chances de survie. Ainsi, en présence d’une tumeur du col utérin de stade 1A, le pronostic est excellent. En revanche, un cancer du col utérin de stade 4A ou 4B a un pronostic plus sombre.
Chances de survie du cancer du col de l’utérus : les facteurs pronostiques et prédictifs
De nombreux facteurs permettent de déterminer le pronostic et l’espérance de vie chez les personnes atteintes d’un cancer du col de l’utérus. Seul un spécialiste du cancer ayant suivi après-cancer de votre dossier est capable de déterminer un pronostic grâce à l’analyse de toutes vos données médicales.
Les éléments analysés par les médecins pour établir le taux de survie du cancer du col de l’utérus comprennent :
- Les facteurs pronostiques, comme les caractéristiques de la tumeur du col utérin, son stade, les traitements du cancer du col de l’utérus retenus, les antécédents personnels médicaux de la patiente, les antécédents familiaux et la réponse à la prise en charge thérapeutique.
- Les facteurs prédictifs, qui sont une estimation de la capacité de réponse à certaines thérapies.
Ces deux types de facteurs sont également importants pour choisir le plan personnalisé de soins de chaque patiente.
Les facteurs pronostiques et prédictifs peuvent varier en fonction du type de tumeur du col de l’utérus. Les chances de guérison peuvent donc varier s’il s’agit d’une pathologie initiale ou d’une récidive de la maladie.
Les éléments suivants font partie des facteurs qui peuvent avoir une influence sur l’espérance de vie du cancer du col de l’utérus :
Volume, taille et extension locale de la tumeur du col utérin
La taille tumorale désigne sa zone la plus large. Son volume désigne sa hauteur + sa largeur + son épaisseur, en 3 dimensions. Une tumeur du col de l’utérus de petite taille et de petit volume a des chances de survie plus élevées.
Plus la tumeur s’est développée profondément dans le tissu conjonctif du col utérin et les tissus avoisinants, moins le pronostic est favorable.
Stade de la maladie
C’est l’un des facteurs pronostiques les plus importants pour estimer les chances de survie de la maladie. Plus le stade est précoce, plus le pronostic est favorable.
Extension aux ganglions lymphatiques
Il s’agit là aussi d’un des facteurs déterminants de l’espérance de vie du cancer. En l’absence d’envahissement ganglionnaire, les chances de survie sont meilleures.
Envahissement des vaisseaux sanguins et lymphatiques de la tumeur
L’envahissement de ces vaisseaux engendre un pronostic moins bon.
Âge et état de santé général de la patiente
Le pronostic est souvent meilleur chez les femmes jeunes ou chez celles qui ont un bon état de santé général.
Anémie
Les patientes porteuses d’une tumeur du col utérin et touchées par une anémie répondent moins bien à la radiothérapie, sans que l’origine de ce phénomène soit bien identifiée.
Consommation tabagique
Le tabac assombrit le pronostic vital du cancer du col de l’utérus.
Atteinte par VIH
Les patientes porteuses du VIH sont souvent atteintes par un cancer du col de l’utérus plus agressif au pronostic moins favorable.
Grade tumoral
On ne sait pas avec certitude si le grade joue un rôle pour le pronostic du cancer du col de l’utérus, contrairement à la majorité des cancers.
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.