Récidive du cancer de l’ovaire : les différentes options thérapeutiques

Récidive du cancer de l’ovaire : les différentes options thérapeutiques

- janvier 17, 2020
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Malgré un traitement adéquat comprenant une intervention chirurgicale et une chimiothérapie, il est possible d’être confronté à une récidive du cancer des ovaires après une période de rémission qui peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Cette récidive peut intervenir si toutes les cellules cancéreuses n’ont pas pu être éliminées du corps et prolifèrent de façon anormale.

 

 

Chez de nombreuses patientes, un cancer de l’ovaire peut même rechuter plusieurs fois à la suite du traitement initial. Le risque est augmenté si le cancer ovarien initial était de stade avancé au moment du diagnostic. C’est la raison pour laquelle on parle parfois du cancer des ovaires comme d’une maladie chronique, ou incurable. Cependant, plusieurs options de traitement existent pour améliorer la qualité de vie des femmes le plus longtemps possible.

 

Récidive du cancer des ovaires : le suivi initial

Cellules cancéreuses ovrairesAprès la fin des traitements d’un cancer des ovaires, une surveillance alternée est mise en place durant 5 ans, incluant des consultations avec les différents médecins spécialistes intervenants dans votre prise en charge thérapeutique, des examens cliniques et des examens de contrôle. Ceux-ci comprennent généralement un bilan sanguin pour contrôler le dosage du CA 125 et potentiellement, des examens d’imagerie (comme une échographie vaginale).

Le dosage du marqueur CA 125 permet de s’assurer que le taux reste dans des valeurs normales, notamment chez les patientes qui avaient un dosage du marqueur élevé avant de subir une chirurgie. Lorsqu’une élévation du CA 125 survient, il est possible que cela indique une rechute du cancer des ovaires à un stade encore précoce, même si aucun symptôme n’est présent et que vous ne vous sentez pas « malade ».

Une augmentation du CA 125 n’est pas toujours initiatrice d’une reprise de traitement du cancer des ovaires. Une discussion doit alors être engagée avec votre médecin spécialiste ou toute autre personne de l’équipe soignante impliquée dans votre surveillance après-cancer, afin de juger des meilleures options possible pour votre cas personnel. Parfois, une simple surveillance est mise en place dans un premier temps.

 

Quels sont les symptômes d’une rechute du cancer des ovaires ?

La récidive d’un cancer peut survenir dans la même zone que la tumeur initiale, mais peut aussi apparaître dans une autre partie du corps.

Plusieurs symptômes peuvent être annonciateur d’une récidive du cancer et doivent motiver une consultation auprès d’un membre de l’équipe de soins, même en cas de suivi régulier après cancer initial : augmentation du marqueur tumoral CA 125 lors d’un bilan sanguin, saignements vaginaux, problèmes intestinaux ou encore brûlures d’estomac.

Si des symptômes apparaissent ou si le CA 125 augmente, votre médecin peut vous conseiller la réalisation d’un scanner.

Le risque de rechute du cancer des ovaires est plus important chez les patientes ayant été traitées pour un cancer de l’ovaire initial de stade avancé puisqu’on estime que trois quarts de ceux-ci entraînent une rechute. Pour les cancers initiaux de stade précoce, la récidive concernerait un tiers des patientes.

 

Quel traitement du cancer des ovaires choisir en cas de récidive ?

Le traitement du cancer ovarien va dépendre de plusieurs éléments, notamment de l’intervalle de temps écoulé entre la fin des traitements et la survenue de la rechute (la survie sans progression).

Les différentes options possibles sont alors :

  • le recours à des agents chimiothérapeutiques dans le cadre d’une nouvelle chimiothérapie ;
  • l’introduction de thérapies ciblées (Avastin, inhibiteurs de la PARP, anti-angiogéniques, etc.) ;
  • l’inclusion éventuelle dans un essai clinique ;
  • la réalisation d’une nouvelle chirurgie de réduction tumorale secondaire : cette option n’est toutefois que rarement retenue, notamment s’il existe des métastases (une nouvelle protéine découverte récemment pourrait d’ailleurs empêcher leur développement), en fonction de leur localisation.

Si la récidive du cancer de l’ovaire intervient dans les 6 mois suivant le traitement chimiothérapique initial à base de Taxol et Carboplatine, on parle d’une récidive « platine-résistante ». Cela signifie que le traitement aux sels de platine n’a pas été efficace, et qu’un changement de médicament sera nécessaire pour traiter la rechute. Dans ce cas, une chimiothérapie de type « monothérapie » est souvent privilégiée.

Si la récidive survient dans les 6 à 12 mois après l’arrêt du traitement standard, on évoque le terme de « platine intermédiaire sensible », on peut alors avoir recours à un traitement aux sels de platine.

Si la rechute du cancer de l’ovaire apparaît après 12 mois, il existe une forte probabilité pour que le traitement nécessite une association d’agents chimiothérapiques aux sels de platine, car la récidive est probablement « platine sensible ».

En présence de plusieurs récidives consécutives, différentes options thérapeutiques sont envisageables et seront à discuter.

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Le choix des différents traitements dépend aussi des effets secondaires qu’ils engendrent. Il prend en compte les effets attendus et l’état général de la patiente de façon à apporter le plus de bénéfices possible tout en maintenant une qualité de vie optimale.

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]