Le diagnostic d’un cancer de l’utérus est source d’interrogations majeures sur les traitements possibles. Certaines anomalies comme la dysplasie du col de l’utérus peuvent être détectées avant qu’elles n’évoluent vers un cancer, ce qui rend la prise en charge précoce essentielle. Demander un deuxième avis médical permet de confirmer le diagnostic initial, d’envisager d’autres options thérapeutiques ou encore de mieux se préparer à l’intervention chirurgicale ou aux traitements complémentaires. Tout le monde peut envisager un second avis oncologique. Cette démarche peut également apporter des informations plus précises sur la nature et l’étendue du cancer.
Pourquoi demander un deuxième avis en cas de cancer de l’utérus ?
Un cancer de l’utérus (endomètre), implique des décisions thérapeutiques complexes. La première annonce est souvent brutale et laisse peu de recul pour analyser les différentes options. Obtenir un deuxième avis médical permet de valider le diagnostic, notamment par la relecture des examens (irm pelvienne, biopsie, PET-scan) et l’évaluation de la stadification du cancer.
Dans certains cas, le deuxième avis confirme la nécessité d’une chirurgie d’exérèse, telle qu’une hystérectomie totale, parfois associée à un curage ganglionnaire pelvien ou lombo-aortique. Dans d’autres situations, il peut ouvrir la voie à des alternatives moins invasives ou à un ajustement du protocole de radiothérapie externe et de curiethérapie utérine.
Par ailleurs, il est essentiel pour certains profils de patientes (jeunes femmes souhaitant préserver leur fertilité) de discuter de toutes les stratégies conservatrices possibles. Un deuxième avis peut également aider à mieux comprendre l’indication d’une chimiothérapie adjuvante ou d’une hormonothérapie dans certains cancers de l’endomètre.
Demander un second avis oncologique est un droit fondamental pour toute patiente atteinte d’un cancer de l’utérus. Ce droit permet d’être pleinement actrice de son parcours de soins, en s’assurant de disposer de toutes les informations médicales nécessaires avant de prendre une décision.
Un deuxième avis est particulièrement recommandé lorsque le cancer de l’utérus est diagnostiqué à un stade précoce ou localement avancé, lorsque plusieurs options thérapeutiques sont proposées, ou si le geste opératoire initialement prévu paraît lourd ou mutilant.
Quand envisager un deuxième avis pour un cancer de l’utérus ?
Plusieurs situations peuvent inciter à demander un deuxième avis médical :
- En cas de doute sur l’interprétation des examens d’imagerie ou des résultats anatomopathologiques
- Si le traitement proposé implique une chirurgie radicale lourde, comme une hystérectomie élargie, sans qu’une approche plus conservatrice ait été évoquée
- Lorsqu’un protocole de radiothérapie et de curiethérapie est proposé d’emblée sans explication détaillée sur les alternatives chirurgicales
- Si la patiente présente des comorbidités importantes qui peuvent influencer la balance bénéfices/risques de chaque traitement
- En cas de doute sur la nécessité d’un traitement complémentaire après la chirurgie initiale
Un deuxième avis est aussi indiqué en cas de récidive locale, afin de réévaluer le plan thérapeutique. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’attendre un sentiment d’urgence ou d’insatisfaction pour faire cette démarche : il s’agit avant tout de mieux comprendre son cancer et d’optimiser la stratégie de prise en charge. Un deuxième avis pour cancer de l’utérus peut également permettre de bénéficier d’innovations thérapeutiques ou d’un essai clinique spécialisé.
Comment se préparer à la consultation pour un deuxième avis ?

La consultation pour un deuxième avis nécessite un minimum de préparation. Il est essentiel de rassembler tous les éléments du dossier médical : comptes-rendus histologique de la biopsie, clichés d’imagerie récente, résultats des bilans sanguins, compte-rendu de RCP si disponible…
Le jour de la consultation, il est aussi recommandé de préparer une liste de questions pour maximiser l’intérêt du deuxième avis pour cancer de l’utérus, par exemple :
- Quelle est la nature exacte de mon cancer de l’utérus (cancer de l’endomètre, adénocarcinome, carcinome épidermoïde) ?
- Quel est le stade du cancer de l’utérus selon les résultats d’imagerie et d’anatomopathologie ?
- Quel type d’intervention chirurgicale est recommandé (conisation, hystérectomie totale, hystérectomie élargie, curage ganglionnaire) ?
- Existe-t-il une alternative conservatrice pour préserver l’utérus ou la fertilité (trachélectomie, chirurgie conservatrice) ?
- Quels sont les risques et bénéfices associés aux traitements complémentaires du cancer de l’utérus (radiothérapie, curiethérapie, chimiothérapie, hormonothérapie) ?
- L’opération prévue entraîne-t-elle des séquelles fonctionnelles (incontinence urinaire, troubles sexuels) ?
- Un deuxième avis peut-il proposer un autre protocole de traitement du cancer de l’utérus ?
- Quelles sont les chances de guérison en fonction du traitement retenu ?
- Est-il possible d’accéder à un essai clinique spécifique au cancer de l’utérus ? Etc.
À savoir :
La consultation de deuxième avis n’annule pas la relation établie avec l’équipe médicale initiale. Il s’agit d’un complément d’information destiné à éclairer la patiente pour qu’elle puisse prendre une décision en toute connaissance de cause. Ce temps d’échange est aussi l’occasion de mieux comprendre les suites opératoires, les éventuelles séquelles fonctionnelles, ou encore les options de reconstruction gynécologique en cas d’ablation extensive. Se préparer à un deuxième avis en oncologie gynécologique, c’est aussi s’armer pour mieux affronter le parcours de soins, en ayant une vision claire de son plan de traitement.
Qui consulter pour un deuxième avis en cas de cancer de l’utérus ?
Pour un second avis de qualité, il est préférable de consulter un centre spécialisé en oncologie gynécologique. Ces centres disposent d’équipes pluridisciplinaires réunissant oncologues médicaux, radiothérapeutes, chirurgiens gynécologues oncologues et anatomopathologistes spécialisés. Certains établissements permettent d’organiser une relecture concertée des examens et d’accéder à des plateaux techniques de pointe pour affiner la stadification du cancer. Un deuxième avis spécialisé en oncologie gynécologique offre la possibilité d’aborder la maladie sous tous ses aspects : traitement local, évaluation ganglionnaire, risques métastatiques, et impact global sur la santé féminine.

Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique.