L’intérêt de l’IRM mammaire et du TEP scanner dans le diagnostic du cancer du sein

L’intérêt de l’IRM mammaire et du TEP scanner dans le diagnostic du cancer du sein

- décembre 24, 2020
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Lorsqu’une masse suspecte a été détectée dans un sein, des examens complémentaires peuvent être prescrits afin de poser le diagnostic. C’est le cas de l’IRM mammaire et du TEP scanner qui sont parfois envisagés. Ces examens ne sont pas systématiquement proposés, mais peuvent présenter certains bénéfices dans des situations particulières.

 

Cancer du sein : le bilan initial de référence

Lorsque l’on identifie une tumeur du sein, un certain nombre d’examens doivent être réalisés pour évaluer les caractéristiques de la tumeur ainsi que son extension. La collecte des résultats de tous ces examens permet d’établir un diagnostic précis, d’estimer un pronostic vital, ainsi qu’une réponse aux futurs traitements. Ces examens déterminent donc la conduite thérapeutique à tenir.

En première ligne, la mammographie et l’échographie mammaire constituent les examens de référence. Puis, la biopsie mammaire permet de connaître le stade et le grade de la tumeur ou encore sa sensibilité aux récepteurs hormonaux.

 

L’IRM mammaire dans le bilan du cancer du sein

L’IRM mammaire permet de mesurer le volume de la tumeur de façon plus précise. Elle est particulièrement utile en présence de seins denses, ou pour contrôler le sein controlatéral. Le résultat d’une IRM mammaire peut orienter vers le type de chirurgie mammaire à proposer à la patiente. Cependant, la biopsie reste un examen nécessaire.

Par ailleurs, elle a également un avantage certain sur la détection d’extension locorégionale par rapport au siège initial de la tumeur. Plusieurs études tendent à confirmer l’apport de l’IRM mammaire pour diagnostiquer des tumeurs multicentriques ou multifocales, ce qui permet d’élargir la chirurgie pour limiter le risque de récidive. En effet, réaliser une IRM mammaire conduit souvent à effectuer de plus grandes résections ou une mastectomie.

Or, il n’y a pas encore de preuve formelle d’un réel bénéfice de l’IRM mammaire sur le taux de survie ou même sur les risques de récidive de la maladie. Les travaux réalisés en ce sens retrouvent des résultats similaires sur le taux de survie, quel que soit le type de chirurgie réalisé (mastectomie ou chirurgie conservatrice + radiothérapie). Il existe également de petites chances de faux positifs à l’IRM.

Ces résultats nuancés ne permettent pas encore d’imposer l’IRM mammaire comme examen de référence dans le diagnostic du cancer du sein. Cependant, son utilisation peut être intéressante lorsque la mammographie et l’échographie mammaire n’offrent pas des résultats précis sur l’ensemble du sein, lorsque les glandes mammaires sont trop denses, ou dans les cas de carcinome lobulaire. En outre, la réalisation d’une IRM mammaire sur le sein controlatéral augmente légèrement le taux de détection de masse suspecte face à la mammographie et l’échographie mammaire. D’autres études nécessitent d’être conduites.

 

Bilan d’extension du cancer du sein : le TEP scanner

Le bilan d’extension est réalisé pour juger l’extension de la maladie. Pour éviter des traitements inutiles pour les patientes, plusieurs examens peuvent être prescrits, mais ne sont pas systématiques. Ils sont cependant utiles pour une prise en charge curative précoce, et déterminer quel type de traitements proposer. Il peut s’agir d’une scintigraphie osseuse, d’une échographie abdominale, d’une radiographie thoracique, d’un TEP scanner….

Le TEP scanner est indiqué pour identifier des localisations tumorales à distance (métastases), mais n’est pas prescrit de façon systématique. L’équipe médicale ne le propose qu’aux femmes présentant un risque élevé de cancer étendu.

Selon une étude rétrospective, le TEP scanner sans injection offrirait de bien meilleurs résultats face à la combinaison de plusieurs examens (scintigraphie osseuse, scanner thoracique, échographie du foie). Les foyers hypermétaboliques retrouvés ont été analysés par une biopsie pour confirmer la présence de métastases.

Le TEP scanner présente donc un avantage certain dans la détection de métastases. Cependant, cet examen n’est pas systématiquement proposé, car le taux de cancers du sein métastatiques au moment du diagnostic est peu élevé. Son recours est donc plutôt réservé aux patientes qui présentent un risque élevé de cancer de stade avancé.

 

En pratique :

  • L’IRM mammaire présente l’avantage de repérer de façon plus précise l’étendue d’une tumeur face à la mammographie et l’échographie. Cependant, les résultats obtenus doivent être confirmés à la biopsie. Le recours à l’IRM du sein n’a pas encore d’incidence connue sur le taux de survie ou le risque de récidive.
  • Le TEP scanner ne peut être envisagé comme examen de référence du bilan d’extension du cancer du sein mais permet de repérer précisément les métastases chez les personnes à risque.

 

Bibliographie :

Apport de l’IRM mammaire et du PET CT dans le bilan initial du cancer du sein – https://www.revmed.ch/RMS/2010/RMS-250/Apport-de-l-IRM-mammaire-et-du-PET-CT-dans-le-bilan-initial-du-cancer-du-sein

Publié par Dr. Eric Sebban
Le Docteur Eric Sebban est chirurgien gynécologue et cancérologue, spécialisé en chirurgie gynécologique, mammaire et cancérologique. [mt-bootstrap-button btn_text="Prendre rendez-vous en ligne avec le Docteur Eric Sebban" btn_url="https://goo.gl/pbV14U" btn_size="btn btn-medium" align="text-left" color="#3498db" border_color="#555555" animation="bounce"]