La reconstruction mammaire : Les différentes techniques chirurgicales

La reconstruction mammaire : Les différentes techniques chirurgicales

La reconstruction mammaire est une des étapes de la prise en charge du cancer du sein. Elle est proposée à la suite d’une mastectomie, mais n’est pas obligatoire. Elle peut avoir lieu en même temps que l’ablation du sein : c’est la reconstruction mammaire immédiate. Lorsque ce geste est réalisé à distance de la chirurgie non conservatrice du sein, on parle alors de reconstruction mammaire différée.

Cancer du sein et reconstruction mammaire

Le choix d’une reconstruction mammaire immédiate ou différée peut dépendre de plusieurs facteurs. Si le cancer du sein nécessite une reprise chirurgicale ou la réalisation d’une radiothérapie, il sera nécessaire d’effectuer la reconstruction du sein de façon différée.

En revanche, si le protocole de soins n’inclut pas de traitement adjuvant particulier, la décision est à prendre en concertation avec l’équipe médicale chargée de votre dossier afin d’évoquer les bénéfices et limites de chaque procédure.

Les méthodes les plus fréquemment proposées pour reconstruire le sein consistent à poser une prothèse rétropectorale (derrière le muscle pectoral) ou à utiliser des tissus d’autres parties du corps (reconstruction par lambeau). La reconstruction mammaire est généralement complétée d’une seconde intervention, à distance, afin de reconstruire la Plaque Aréolo-Mamelonnaire (PAM).

 

Reconstruction mammaire : la technique par prothèse

 

Reconstruction mammaire par prothese

 

Cette technique consiste à insérer un implant (ou prothèse) sous le muscle pectoral pour remodeler le sein. La prothèse est glissée au travers de la cicatrice de mastectomie déjà existante. Cette intervention ne génère donc pas de cicatrice supplémentaire. Lorsque la pose de l’implant ne nécessite pas d’expansion au préalable, on parle de reconstruction en une étape.

La reconstruction par prothèse rétropectorale nécessite parfois de détendre progressivement la peau et le tissu du thorax. L’opération consiste alors à placer dans un premier temps un expandeur (ce geste peut être prévu lors de la mastectomie) pour gonfler progressivement le volume de cette prothèse temporaire par des injections de sérum physiologique. Une fois le volume souhaité atteint, une deuxième chirurgie permet de remplacer la prothèse temporaire par un implant définitif.

Les suites de cette intervention sont souvent simples, le temps d’hospitalisation est court et il peut persister une gêne ou une sensibilité pendant quelques jours.

 

 

Reconstruction mammaire : la technique par lambeau

La reconstruction mammaire par lambeau consiste à utiliser des tissus provenant d’autres parties du corps pour modeler le sein.

 

Reconstruction mammaire par lambeau de grand dorsal

La technique implique d’inciser la peau du dos afin de décrocher le muscle grand dorsal. Ce muscle n’est pas indispensable et ne nuit pas à la mobilité de l’épaule ou du thorax. L’intervention vise à faire pivoter ce muscle vers la poitrine pour reconstruire le sein.

 

Lorsque l’on n’utilise pas de prothèse, on parle de reconstruction du sein par lambeau de grand dorsal autologue. Le muscle dorsal, ainsi que quelques zones graisseuses, sont prélevés pour définir le volume du sein. La méthode nécessite cependant plusieurs mois d’attente avant d’obtenir un volume du sein définitif.

 

La reconstruction par lambeau de grand dorsal peut-être couplée à une pose de prothèse. Le muscle dorsal sert à recouvrir celle-ci. Cette technique permet d’obtenir un galbe très naturel de la poitrine, avec parfois un effet légèrement ptosé, comme le serait une poitrine naturelle.

 

Les suites opératoires sont un peu plus longues que pour une reconstruction par prothèse. Un drain dorsal peut être nécessaire durant quelques jours. Les complications principales à la suite de ce type d’intervention sont rares, mais peuvent comprendre des nécroses et des séromes dorsaux (lymphocèles ou accumulation de lymphe). Une rééducation par kinésithérapie est parfois prescrite pour obtenir une récupération optimale.

 

Reconstruction par lambeau abdominal

Cette méthode permet de transférer un lambeau horizontal de la peau et de la graisse sous-cutanée du bas du ventre au niveau du thorax pour recréer un volume mammaire.

Ce lambeau est gardé vivant grâce aux vaisseaux portés du muscle grand droit. Si ces vaisseaux sont sectionnés pour être resuturés à des vaisseaux du thorax, on parle de TRAM libre (ou turbo TRAM). En revanche, lorsque ces vaisseaux sont conservés, on parle de TRAM unipédiculé (utilisation d’un seul muscle grand droit) ou bi pédiculé (utilisation des deux muscles grands droits).

Lorsque le muscle grand droit reste positionné sur l’abdomen, et que seuls les vaisseaux, la peau et la graisse abdominale sont utilisés, on parle de DIEP. Le DIEP évite une nouvelle cicatrice dans la région abdominale.

La reconstruction par lambeau abdominal étant complexe et plus longue que les autres méthodes, des complications plus importantes sont susceptibles de survenir. Celles-ci peuvent comprendre une phlébite, une embolie pulmonaire, des pertes de sang importantes, des douleurs abdominales, une nécrose du lambeau ou de la paroi abdominale, une éventration, etc.).

 

À la suite d’une reconstruction mammaire, on recommande une intervention pour corriger la symétrie et obtenir une poitrine harmonieuse.

 

Reconstruction mammaire du mamelon

 

reconstruction du mamelon

La reconstruction du mamelon permet de recréer une aréole et un mamelon afin de donner un aspect plus naturel au sein reconstruit.

La reconstruction du mamelon est effectuée selon deux méthodes : la greffe (à partir de la moitié du mamelon du sein controlatéral), ou le lambeau local (à partir d’un morceau de peau du sein reconstruit pour créer un volume).

L’aréole, quant à elle, est reconstruite par prélèvement d’un morceau de peau plus pigmenté naturellement (intérieur de la cuisse) ou grâce au tatouage ou à la dermopigmentation. Les suites opératoires sont simples.

Le choix de la méthode de reconstruction mammaire est à discuter avec le chirurgien, en fonction du dossier de chaque patiente. Le type de cancer, les traitements retenus, ainsi que les souhaits de la patiente sont des éléments à prendre en compte avant de retenir une indication.

 

 

Cancer du sein : Comment cibler les métastases propagées au cerveau?

Une étude menée par une équipe de scientifiques du Royal College of Surgeons in Ireland (RCSI), de l’University of Medicine and Health Sciences et du Beaumont Cancer Center a été publié dans la revue Nature Communications et fait état d’une nouvelle manière de traiter le cancer du sein métastatique avec métastases au cerveau. Ils ont utilisé des traitements déjà existants, les inhibiteurs de PAP, pour conduire leurs travaux.

 

Rechute du cancer du sein : métastases

cancer sein récidive métastase cerveau

La majorité des décès imputables au cancer du sein sont reliés à une récidive de la pathologie qui peut s’accompagner d’un envahissement à d’autres organes ou parties du corps, comme le cerveau. Le cancer du sein métastatique (aussi connu sous le nom de cancer secondaire) qui se propage au niveau du cerveau est une forme particulièrement agressive de la maladie, avec un pronostic généralement sombre et une espérance de vie plutôt courte.

 

Les métastases cérébrales sont des formes de localisations secondaires assez fréquentes dans les récidives de cancer du sein. Malheureusement, les options thérapeutiques sont assez limitées.

 

Les cellules tumorales du cancer mammaire sont capables de s’adapter aux différents traitements de manière immédiate ou différée, notamment selon l’expression de leurs récepteurs d’œstrogènes (RE+ ou RE-). Sur le plan du génome et du phénotype, les métastases cérébrales diffèrent de leur tumeur du sein primaire. Cette dissonance est plus marquée dans les tumeurs ER+ dites luminales. Les cancers du sein à la fois RE+ et RP+ (récepteurs de progestérone) sont les plus fréquents et sont généralement de bon pronostic. Ils répondent habituellement bien à une hormonothérapie. Les tumeurs RE+ et RP- sont plus proliférantes et de moins bon pronostic. Les tumeurs agressives du cancer du sein RE- et RP+ présentent de nombreuses altérations moléculaires.

Par ailleurs, les métastases cérébrales du cancer du sein présentent le risque de décès le plus haut, quel que soit le sous-type de cancer du sein.

Les tumeurs luminales sont moins agressives, mais présentent tout de même un nombre élevé de tumeurs mammaires métastatiques et de décès, ce qui nécessite de mieux comprendre les mécanismes moléculaires et biologiques impliqués.

Mieux comprendre le lien entre cancer du sein et métastase au cerveau

L’objectif principal de l’équipe de chercheurs irlandais a été d’identifier un traitement qui présente une bonne efficacité dans ce type de cancer du sein secondaire avec métastase au cerveau. Dans ce contexte, les scientifiques se sont focalisés sur le suivi génétique de l’évolution de la tumeur, depuis le diagnostic initial de la tumeur primaire jusqu’à l’envahissement métastatique cérébral.

 

Leurs résultats ont montré qu’environ 50 % des tumeurs du sein accomplissent des modifications dans la manière dont elles réparent leur ADN. Ces modifications pourraient fournir des points de vulnérabilité de façon à les traiter à l’aide d’un médicament déjà existant et connu, de type inhibiteurs de PARP. Les auteurs de l’étude expliquent que recourir aux inhibiteurs de PARP dans le traitement du cancer du secondaire avec métastase au cerveau ouvrirait la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour des femmes qui ne disposaient pas encore d’options de traitement satisfaisantes, tant les possibilités étaient très limitées.

Si ces premières conclusions sont intéressantes, d’autres investigations sont à prévoir, car la cohorte de patientes incluses au sein de l’étude est plutôt réduite.

Inhibiteurs de la PARP : qu’est-ce que c’est ?

 

Les traitements inhibiteurs de la PARP (poly-ADP-ribose-polymérase-1) font partie des molécules anticancéreuses des thérapies ciblées. Ils sont particulièrement utilisés dans le traitement du cancer du sein et du cancer de l’ovaire. Leur mode d’action empêche les cellules tumorales de réparer leur ADN afin de provoquer une importante instabilité génétique puis leur mort. Ils agissent en synergie avec la perte de la fonction de BRCA par les cellules cancéreuses.

 

Le bénéfice clinique de ce type de traitement est notamment intéressant chez les patientes porteuses d’une mutation génétique BRCA1 ou BRCA2, car elles présentent un risque plus élevé de développer un cancer du sein ou de l’ovaire.

 

Mais d’autres évaluations et essais sont en cours pour déterminer leur efficacité sur d’autres types de tumeurs mammaires, comme le cancer du sein triple négatif.

 

Les inhibiteurs de la PARP sont très prometteurs en oncologie, qu’ils soient envisagés comme seul traitement ou associé à de la chimiothérapie du cancer du sein ou de la radiothérapie. Toutefois, le nombre de patientes traitées grâce à cette thérapie ciblée reste faible, et le recul est encore trop court. Des études sont en effet nécessaires quant à la toxicité à long terme. La toxicité à court terme est, quant à elle, relativement bonne avec peu d’effets indésirables.

 

Bien que le cancer du sein soit habituellement de bon pronostic grâce aux progrès réalisés dans le diagnostic précoce et la prise en charge, la maladie continue de provoquer des décès. Il est donc absolument indispensable de continuer à développer de nouveaux traitements médicaux afin d’améliorer l’espérance de vie des patientes atteintes.

Cancer du sein : Comment cibler les métastases propagées au cerveau?
Cancer du sein triple négatif : un traitement expérimental prometteur

Cancer du sein triple négatif : un traitement expérimental prometteur

Des chercheurs de l’université de l’Arizona, aux États-Unis, ont élaboré un traitement capable de traiter le cancer du sein triple négatif avec peu, voire, pas d’effets secondaires. Cette découverte représente une avancée majeure dans la lutte contre cette forme particulièrement agressive de cancer du sein.

 

On rappelle que le cancer du sein touche près de 2,3 millions de femmes à travers le monde. 10 à 15 % de ces patientes sont diagnostiquées d’un cancer de type triple négatif très difficile à traiter avec un taux de survie au cancer du sein à 5 ans de 62 %.

 

Cancer du sein triple négatif : c’est quoi ?

cancer sein triple négatif

 

 

Les tumeurs mammaires triples négatives n’expriment aucun des trois récepteurs normalement existants dans le cancer du sein :

  • les récepteurs d’œstrogène (RO)
  • les récepteurs de progestérone (RP)
  • les récepteurs de la protéine Her2, un facteur de croissance épidermique humain

 

Cela signifie que les cellules cancéreuses de ce type de cancer mammaire ne sont pas sensibles ou influencées par les hormones. Elles n’ont aucun marqueur connu à leur surface qui pourrait répondre à un traitement ciblé existant.

 

Cette forme de cancer du sein est plutôt agressive et a tendance à toucher plus fréquemment les patientes jeunes, âgées de moins de 40 ans, ainsi que femmes de certaines origines ethniques et les patientes porteuses d’une mutation BRCA1.

 

Puisque cette tumeur mammaire n’exprime aucun des récepteurs, les options thérapeutiques permettant de la traiter sont plus restreintes. L’hormonothérapie n’est par exemple pas un traitement adapté, car elle n’aurait aucune efficacité.

 

Le cancer du sein triple négatif peut prendre plusieurs formes. Généralement, il s’agit de carcinomes canalaires infiltrants de haut grade, mais on trouve également des formes plus rares au pronostic moins sombre (carcinome médullaire, carcinome apocrine, carcinome métaplastique…).

 

Les traitements de référence sont la chirurgie telle que la tumorectomie ou la mastectomie totale (ablation des deux seins), la  radiothérapie mammaire susceptibles d’entrainer des effets secondaires et la chimiothérapie du cancer du sein qui peut elle aussi entrainer des effets indésirables.

 

Qu’est-ce qu’un récepteur du facteur de croissance épidermique (ou récepteur de l’EGF) ?

Il s’agit d’une protéine que l’on retrouve sur certaines cellules, et qui est capable de se lier à un facteur de croissance épidermique (EGF). Lorsque les deux éléments s’associent, l’EGF favorise la division et la croissance cellulaire. L’EGF et son récepteur sont par exemple impliqués dans la cicatrisation d’une plaie.

 

Après de nombreuses analyses, il semble que plus de trois quarts des patientes porteuses d’un cancer du sein triple négatif expriment le récepteur de l’EGF, ce qui permet de les cibler pour mettre au point un traitement adapté.

Une nouvelle thérapie ciblée pour le cancer du sein triple négatif ?

thérapie ciblée pour le cancer du sein triple négatif

Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Cancer Gene Thérapy. Les chercheurs ont donc élaboré des agents capables de bloquer ces récepteurs pour empêcher le développement anormal des cellules cancéreuses, sans pour autant impacter les cellules saines. Le médicament de thérapie ciblée pénètre dans la cellule cancéreuse et fait obstacle à une accumulation du récepteur de l’EGF, qui semble jouer un rôle primordial dans le développement du cancer du sein métastatique et avancé.

 

Ce nouveau médicament ciblant les tumeurs du sein triple négatives a été développé grâce à la technologie du récepteur du facteur de croissance épidermique (ou récepteur de l’EGF) et testé sur des modèles animaux. Il est actuellement en attente d’approbation par la FDA (Food and Drug Administration, aux États-Unis) afin de pouvoir tester ce traitement dans le cadre d’un essai clinique de phase 1 sur des patientes.

 

Les essais réalisés sur les animaux ont montré des résultats très satisfaisants puisque non seulement les tumeurs triples négatives n’évoluaient plus, mais aussi elles régressaient, voire disparaissaient sans aucun effet secondaire toxique.

 

Grâce à cette technologie, les cellules saines sont par ailleurs épargnées, ce qui empêche l’apparition d’effets secondaires, car le traitement cible uniquement les cellules tumorales.

 

Afin de pousser les investigations, les scientifiques vont continuer d’étudier ce traitement sur un modèle métastatique dans l’attente de l’approbation auprès de la FDA. Ensuite, il faudra mener un essai de phase 1 sur un modèle humain.

 

Pour l’heure, il n’existe pas encore de traitement ciblé pour le cancer du sein triple négatif, car aucune cible notoire n’avait pu être mise en évidence.

 

La découverte de ce nouveau médicament représente donc une lueur d’espoir pour de nombreuses patientes touchées par cette forme agressive de cancer du sein, puisque nombre d’entre elles peuvent être porteuses de ce fameux récepteur du facteur de croissance épidermique.

 

Les travaux n’en sont cependant qu’à leurs débuts et il va falloir attendre les essais réalisés sur des patientes afin de mesurer la tolérance réelle. Par ailleurs, ce nouveau traitement cible le mécanisme de croissance de cancer en stoppant son développement. Le mécanisme de propagation du cancer est différent, et les chercheurs vont devoir s’assurer qu’ils peuvent l’empêcher.

Une étude confirme le danger particulier des cancers du sein post partum

Une nouvelle étude met en évidence le risque que constitue le diagnostic d’un cancer du sein en post-partum, alors même que les patientes semblaient avoir un bon pronostic initial.

 

Cancer du sein post-partum : des tumeurs mal évaluées ?

Les tumeurs mammaires découvertes dans les 5 ans qui suivent un accouchement sont plus à risque de propagation et plus susceptibles de devenir mortelles. Une étude récente montre qu’un accouchement récent constitue même à lui seul un facteur de risque concernant la progression de la pathologie mammaire.

 

Les résultats de cette nouvelle étude, publiés en octobre 2022, pointent du doigt les recommandations cliniques actuelles concernant les stratégies thérapeutiques des jeunes patientes atteintes d’un cancer du sein qui ne prennent pas assez en compte l’état post-partum. Elles seraient donc moins à même de prédire précisément le risque de rechute d’un cancer du sein, avec une implication non négligeable pour le pronostic vital de ces jeunes femmes.

 

L’auteur principal de l’étude, le Dr Pepperer Schedin, professeur de biologie cellulaire, du développement et du cancer de l’OHSU Knight Cancer Institute aux États-Unis, précise qu’un diagnostic de cancer du sein réalisé en post-partum est capable de faire entrer les patientes qui semblaient pourtant avoir un bon pronostic dans une catégorie de risque élevé.

 

Les scientifiques qui ont travaillé sur cette étude ont pu mettre en évidence la corrélation entre grossesses et les résultats du cancer du sein à partir d’une base de données conséquente concernant la population de l’Utah. Cette vaste base de données regroupe les dossiers de naissance et de décès au niveau de l’État, ainsi que les registres du cancer de l’État de l’Utah et les dossiers des patients provenant des hôpitaux et services ambulatoires à l’échelle de l’État.

 

Cancer du sein après accouchement : un risque accru de tumeur mammaire agressive

cancer sein après accouchement

 

Au total, 2 970 patientes touchées par un cancer du sein diagnostiqué avant l’âge de 45 ans (ou 45 ans max.) ont été incluses au sein de l’étude. Parmi ces femmes, 860 étaient nullipares. Les femmes ayant déjà accouché ont été classées selon le laps de temps écoulé entre leur dernier accouchement et le diagnostic de cancer du sein (moins de 5 ans, de 5 à 10 ans, 10 ans et plus).

 

Les femmes ayant été diagnostiquées d’un cancer du sein dans les 5 ans qui suivent leur accouchement le plus récent ont un risque de propagation de la maladie (et donc, de métastases) 50 % plus élevé que les femmes qui n’ont jamais accouché. Il en va de même pour le risque de décès lié au cancer du sein.

 

Par ailleurs, cette augmentation des risques de métastases lors d’un cancer du sein et de décès était indépendante du stade du cancer du sein ou du statut des récepteurs d’œstrogène (RO), deux indicateurs de la probable agressivité d’une tumeur mammaire que l’on utilise pour choisir la stratégie thérapeutique à adopter. On sait en effet que les cancers du sein classés RO- sont habituellement plus dangereux que les cancers du sein RO+. Or, dans les dossiers des femmes inclus au sein de l’étude, la progression de la maladie était identique pour les tumeurs RO+ et RO-.

 

Cancer du sein post-partum : une forte probabilité de métastase hépatique

tumeur mammaire cancer du sein

Au cours de précédentes recherches, l’équipe de chercheurs a pu observer comment les modifications qui s’opèrent dans le sein après un accouchement peuvent changer l’évolution de la maladie. À la fin de la période de lactation, la majorité des cellules qui sécrètent le lait meurt au cours d’un processus connu sous le nom d’involution. Il s’agit d’un phénomène inflammatoire que l’on peut assimiler par exemple à la cicatrisation de blessures. Lors des analyses réalisées sur des modèles de souris, et grâce à des échantillons de patientes atteintes d’un cancer du sein, les scientifiques ont démontré comment l’involution pouvait créer un environnement favorable au développement d’une tumeur mammaire. L’involution laisse en effet une empreinte durable dans le schéma d’activité génétique du tissu de la glande mammaire, ce qui pourrait favoriser la formation de métastases.

 

De plus, les métastases semblaient plus fréquentes dans le foie (métastases hépatiques) chez les femmes diagnostiquées d’un cancer du sein dans les 5 ans suivant un accouchement. Le foie pourrait ainsi devenir un lieu propice au regroupement de cellules cancéreuses et à la formation de lésion secondaire.

 

Les chercheurs insistent donc sur la nécessité de mieux évaluer l’état post-partum des patientes afin de réaliser des prédictions plus précises concernant l’agressivité d’une tumeur du sein. Cela permettrait de mieux guider les médecins dans le choix du traitement le plus adapté, comme la réalisation d’une chimiothérapie du cancer du sein après la mastectomie.

 

Par ailleurs, puisque les cas de cancers du sein en post-partum semblent laisser une signature génique bien particulière, il sera sans doute envisageable d’élaborer des thérapies ciblées spécifiquement adaptées à ce type de cancer.

 

Cette nouvelle étude offre donc de précieuses informations pour le suivi et le traitement de ces patientes, souvent jeunes, touchées par des formes agressives de cancer du sein.

Une étude confirme le danger particulier des cancers du sein post partum
Cancer du sein : l’intérêt de la biopsie liquide pour suivre le traitement et prédire les risques d’évolution

Cancer du sein : l’intérêt de la biopsie liquide pour suivre le traitement et prédire les risques d’évolution

Le cancer du sein triple négatif a la particularité d’être une pathologie très agressive et difficile à soigner. Il ne répond en effet à aucune thérapie ciblée, car il n’y a pas de marqueur spécifique connu à la surface des cellules tumorales. Ce type de tumeur a donc un pronostic plus sombre, avec une limitation des chances de survie pour les patientes.

En 2018, une étude de grande ampleur a été conduite par des scientifiques de l’« Ohio State University Comprehensive Cancer Center », aux États-Unis, sur la biopsie liquide. D’autres études ont ensuite également vu le jour à travers le monde. Cet examen permet d’analyser l’ADN tumoral en circulation dans le sang et au sein de la tumeur et permet de mieux comprendre le cancer du sein triple négatif et de prédire les risques en cas de cancer du sein métastatique.

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Un gène de l’odorat encouragerait la propagation au cerveau du cancer du sein

Des scientifiques américains ont fait une découverte très intéressante. Il existerait un lien entre un gène de l’odorat et la propagation du cancer du sein au cerveau. Les résultats d’une étude publiée dans la revue iScience font état d’une trouvaille prometteuse pour le traitement des cancers du sein métastatiques.

Ce gène récepteur olfactif est nommé OR5B21, un récepteur couplé à la protéine G spécifique de la prostate. Il contribue à l’odorat qui, selon les données retrouvées par l’équipe de cancérologie et de génétique du Massachusetts General Hospital (MGH) aux États-Unis, serait impliqué dans la survenue des métastases du cancer du sein au cerveau, aux os et aux poumons. Les tests ont été pratiqués sur des souris. L’identification de ce gène permettrait aux chercheurs d’élaborer des traitements capables d’inhiber ce gène afin de réduire la formation de métastases du cancer du sein.

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Un gène de l’odorat encouragerait la propagation au cerveau du cancer du sein
Cancer du sein agressif : un nouveau gène identifié par des chercheurs australiens

Cancer du sein agressif : un nouveau gène identifié par des chercheurs australiens

Des scientifiques de l’institut Harry Perkins de Perth, en Australie, ont réussi à identifier un nouveau gène qui serait impliqué dans certaines formes agressives de cancer du sein, au mauvais pronostic. Les résultats de cette étude représentent un nouvel espoir pour la création de nouveaux traitements capables d’améliorer la survie des patientes touchées par ces tumeurs du sein souvent mortelles. Ils sont parus dans la revue Nature Communications en mars 2021.

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Cancer du sein métastatique Her2+ : une nouvelle association médicamenteuse très encourageante

Les résultats d’un essai clinique intitulé Destiny breast-03 ont été publiés dans le New England Journal of Medecine. Ils font état d’une étude extrêmement positive pour l’évolution des traitements du cancer du sein, mais pas seulement.

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Cancer du sein métastatique Her2+ : une nouvelle association médicamenteuse très encourageante
La mastectomie (ablation du sein) – Point clés

La mastectomie (ablation du sein) – Point clés

La mastectomie : l’une des chirurgies du cancer du sein

Le traitement du cancer du sein repose principalement sur la chirurgie qui est le plus souvent complétée par une radiothérapie et/ou une chimiothérapie et/ou une hormonothérapie.
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Le cancer du sein de stade 2 : l’arsenal thérapeutique

On parle de cancer du sein de stade 2 pour déterminer un cancer de stade précoce (pour le stade 2A) ou localement avancé (stade 2B).

Les options de traitement possibles comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou encore les thérapies ciblées. La prise en charge d’un cancer du sein de stade 2 dépend des caractéristiques de la tumeur et de l’état de santé général de chaque patiente.

Lire aussi notre article sur le cancer du sein de stade 1

 

Le cancer du sein de stade II, qu’est-ce que c’est ?

La stadification du cancer du sein est un outil permettant de déterminer où en est la maladie dans son évolution.

Associée au grade, qui vise à évaluer l’agressivité de la maladie, et à l’étude des récepteurs des cellules tumorales, l’analyse du stade d’évolution du cancer permet de cerner la tumeur avec précision pour établir un pronostic et un plan de traitement adaptés à son profil.

Cette catégorisation précise de la maladie est d’autant plus importante que le cancer du sein est désormais considéré comme une maladie aux multiples visages, chaque patiente présentant une forme presque unique de la pathologie.

L’analyse du stade d’évolution du cancer repose le plus souvent sur la classification TNM, bien que d’autres méthodes puissent être employées.

Le sigle anglais TNM renvoie aux catégories « Tumor » (Tumeur), « Nodes » (Ganglions Lymphatiques) et  « Metastasis » (Métastases).

Le « T » vise donc à décrire la tumeur (taille et degré d’envahissement), le « N » permet d’évaluer l’étendue de la propagation des cellules cancéreuses aux ganglions et le « M » indique la présence ou l’absence de métastases.

Chacune de ces catégories se voit attribuer une note. Le cumul de ces notes donne un score qui permet d’attribuer un stade au cancer.

Le cancer du sein de stade 0

Un cancer du sein de stade 0 en est aux prémices de son évolution. La tumeur est in situ, soit localisée dans son site primitif, et ne s’est pas infiltrée dans les tissus avoisinants ni n’a atteint les ganglions.

Le stade 0 correspond au score Tis (« is » pour in situ), N0 et M0.

Le cancer du sein de stade I

Le cancer du sein de stade I en est, lui aussi, encore au début de son développement. La tumeur mesure alors moins de 2 cm et, comme dans le stade 0, les cellules cancéreuses ne sont pas répandues hors de leur site primitif.

Le stade I correspond au score T1, N0 et M0.

Le cancer du sein de stade II

En fonction de la taille de la tumeur cancéreuse et des atteintes ganglionnaires, on distingue deux types de cancers du sein de stade II : le IIA et le IIB.

Le cancer du sein de stade IIA concerne les tumeurs cancéreuses mesurant moins de 5 cm, qui ont envahi les ganglions sentinelles mammaires internes ou 1 à 3 ganglions axillaires externes.

Le cancer du sein de stade IIB concerne les tumeurs cancéreuses mesurant plus de 2 cm, mais qui n’ont pas envahi les ganglions lymphatiques ni ne se sont métastasées.

Le score du stade IIA correspond à T0, 1 ou 2, N1 et M0, et le score du stade IIB est T2 ou 3, N0 et M0.

Le cancer du sein de stade III

Comme pour le cancer du sein de stade II, il existe plusieurs types de cancers de stade III qui se distinguent par la taille de la tumeur cancéreuse et son infiltration : IIIA, IIIB et IIIC.

Un cancer du sein de stade IIIA présente une tumeur de n’importe quelle taille qui a envahi au moins 4 ganglions axillaires, ou bien des ganglions non axillaires, ou s’est infiltrée profondément dans les tissus hors de son site primitif.  Son score est de T1, 2, 3 ou 4, N2 ou 3, M0.

Un cancer du sein de stade IIIB correspond à une tumeur inflammatoire ou une tumeur qui a colonisé les organes voisins. Son score est de T4, N1, 2 ou 3, M0.

Un cancer du sein de stade IIIC est une tumeur de plus de 5 cm qui a envahi 1 à 3 ganglions axillaires ou s’est propagée aux ganglions sentinelles. Son score est de T3 ou 4, N1, M0.

Le cancer du sein de stade IV

Le cancer du sein de stade IV en est au dernier stade de son évolution. La tumeur s’est métastasée, et les cellules cancéreuses ont envahi d’autres organes.

Les métastases circulant dans le sang et/ou la lymphe, elles peuvent voyager dans tout le corps, et les organes envahis ne sont pas nécessairement voisins de la tumeur.

Le score du cancer du sein de stade IV peut être composé de tous les T (de 1 à 4), de tous les N (1 à 3), et d’un M1.

 

La chirurgie pour cancer du sein de stade 2

La chirurgie est une des options de référence pour traiter un cancer du sein de stade 2.

 

Tumorectomie ou mastectomie partielle

Lorsque cela est possible, le geste chirurgical est conservateur et consiste à retirer uniquement la partie du sein atteinte par la pathologie avec une marge de tissu sain tout autour. On parle de tumorectomie ou de mastectomie partielle. Le chirurgien veille à conserver assez de tissu pour que le sein garde un volume le plus naturel possible après l’opération.

 

Mastectomie totale

La mastectomie totale, quant à elle, est l’option retenue lorsqu’il s’agit de retirer plusieurs zones du sein touchées par le cancer, ou si l’on constate la présence de cellules tumorales dans la marge de chirurgie retirée durant la tumorectomie.

Elle est aussi préconisée en présence de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques pour les tumeurs du sein de stade 2A, alors que l’on ne détecte pas de tumeur dans le sein.

 

Technique du ganglion sentinelle

L’ablation du ganglion sentinelle (GS) peut s’avérer utile si l’équipe médicale pense que le cancer n’a pas envahi les ganglions lymphatiques. Si l’analyse du GS montre des signes de présence d’envahissement tumoral, le médecin réalise un curage ganglionnaire afin de retirer tous les ganglions atteints.

 

Curage ganglionnaire

Il permet de poser un diagnostic de cancer du sein et de déterminer le stade de la maladie.

 

 

La radiothérapie externe du cancer du sein de stade 2

La radiothérapie externe est une des options de référence dans le traitement des cancers du sein de stade 2. Elle est habituellement réalisée après une chirurgie mammaire conservatrice. On irradie tout le sein, les ganglions lymphatiques situés à l’aisselle et ceux situés près de la clavicule.

Radiothérapie cancer du sein

Il est aussi possible de proposer une radiothérapie externe après une mastectomie totale en cas d’envahissement des ganglions lymphatiques.

 

La chimiothérapie du cancer du sein de stade 2

L’administration de chimiothérapie est une des options de traitement du cancer de stade 2. Elle est souvent proposée après la chirurgie mammaire. Mais elle peut aussi se dérouler avant le geste chirurgical : on parle alors de traitement adjuvant. C’est notamment le cas en présence d’une tumeur supérieure à 5 cm, ou si la maladie a envahi les ganglions lymphatiques situés à l’aisselle et autour du sternum.

Plusieurs associations de médicaments chimiothérapeutiques sont possibles. Les plus fréquemment prescrites sont :

  • T-AC : paclitaxel ou docétaxel, puis doxorubicine + cyclophosphamide
  • TC : paclitaxel + cyclophosphamide
  • AC-T : doxorubicine (Adriamycin) + cyclophosphamide (Procytox), puis paclitaxel (Taxol) ou docétaxel (Taxotere)
  • CAF (ou FAC) : cyclophosphamide + doxorubicine + 5-fluorouracil (Adrucil, 5-FU) ;
  • CAF puis docétaxel ou paclitaxel
  • CEF (ou FEC) : cyclophosphamide + épirubicine (Pharmorubicin) + 5-fluorouracil ;
  • CEF puis docétaxel ou paclitaxel
  • EC : épirubicine + cyclophosphamide

 

L’hormonothérapie du cancer du sein de stade 2

L’équipe médicale propose généralement un traitement d’hormonothérapie aux patientes touchées par un cancer du sein de stade 2 avec récepteurs hormonaux positifs (RH+). Ce traitement peut être suivi jusqu’à une durée totale de 10 ans.

Chez les femmes non ménopausées, on propose souvent du tamoxifène (Tamofen, Nolvadex). Ces médicaments peuvent aussi être prescrits chez la femme ménopausée.

Les inhibiteurs de l’aromatase sont quant à eux réservés aux femmes ménopausées. Il peut faire suite à un traitement de tamoxifène, ou le remplacer si elles ne peuvent ou ne veulent pas prendre ce dernier.

Les inhibiteurs de l’aromatase les plus fréquemment prescrits sont :

  • le létrozole (Femara)
  • l’anastrozole (Arimidex)
  • l’exémestane (Aromasin)

 

Hormonothérapie pour les femmes non ménopausées

Plusieurs options de traitement d’hormonothérapie sont envisagés pour les femmes non ménopausées qui sont touchées par un cancer du sein de stade 2. La prise de tamoxifène peut durer 5 ans, puis votre équipe médicale contrôle votre statut ménopausique.

Si vous êtes en préménopause, le tamoxifène peut être poursuivi pendant encore 5 ans pour une durée totale de 10 ans.

SI vous êtes ménopausée, vous pouvez continuer à prendre du tamoxifène pendant 5 ans, ou switcher pour un inhibiteur de l’aromatase pendant 5 ans maximum (pour une hormonothérapie d’une durée totale maximale de 10 ans).

Chez certaines femmes préménopausées plus âgées, on peut aussi proposer la suppression ovarienne, ou inhibition de l’activité ovarienne, et la prise de tamoxifène ou d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 10 ans maximum.

 

Hormonothérapie pour les femmes ménopausées

Les femmes ménopausées touchées par un cancer du sein de stade 2 peuvent prendre du tamoxifène (anti-œstrogénique) et des inhibiteurs de l’aromatase.

Plusieurs options de traitement sont alors possibles :

  • prise de tamoxifène seul (Nolvadex, Tamofen) pendant 10 ans max. ;
  • prise d’un inhibiteur de l’aromatase seul pendant 10 ans max. ;
  • prise de tamoxifène pendant 5 ans, puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 5 ans (durée totale d’hormonothérapie : 10 ans) ;
  • prise de tamoxifène pendant 2 à 3 ans puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 2 à 3 ans (durée totale 5 ans) ou l’inverse.

 

Thérapie ciblée du cancer du sein de stade 2

Face à un cancer du sein de stade 2 Her2+, comportant un risque de rechute élevé, l’équipe médicale peut proposer de l’Herceptin (trastuzumab), une thérapie ciblée. La durée de prise est de maximum un an. Ce traitement ciblé se déroule après la fin de la chimiothérapie.

Votre médecin peut également proposer la prise de Perjeta (pertuzumab) si la tumeur mammaire de stade 2 est Her2+, si les récepteurs hormonaux sont négatifs (RH- ) ou avant une chirurgie pour les cancers du sein Her2+ stade 2.

D’autres thérapies ciblées peuvent être proposées, en fonction de chaque patiente et de chaque type de tumeur, comme le Phesgo (pertuzumab + trastuzumab), le Kadcyla ou T-DM1 (trastuzumab emtansine).

 

Essais cliniques

Divers essais cliniques sur le cancer du sein sont en cours en France. Ils permettent de trouver de nouvelles méthodes de prévention, de dépistage, et de traitement du cancer du sein. Votre médecin peut vous proposer de participer à l’un d’entre eux si les modalités correspondent à votre situation.

Le cancer du sein de stade 2 : l’arsenal thérapeutique