Tumeurs phyllodes du sein Diagnostic radiologique, histologique et traitement

Tumeurs phyllodes du sein Diagnostic radiologique, histologique et traitement

Les tumeurs phyllodes sont rares, il faut y penser devant un nodule tissulaire en accroissement rapide. L’imagerie n’est pas spécifique. Les micro-biopsies permettent de poser un diagnostic histologique préopératoire. Lire la suite

Les traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1

Un cancer du col de l’utérus de stade 1 signifie que la maladie est à un stade encore précoce. Plusieurs options de traitements sont possibles selon les recommandations de votre équipe médicale, en fonction de votre état de santé et des caractéristiques de la tumeur.

 

Qu’est-ce qu’un cancer du col de l’utérus de stade 1 ?

Les stades du cancer du col de l’utérus permettent à l’équipe médicale responsable de votre prise en charge d’estimer un pronostic ainsi qu’un plan de traitement.

Le stade 1 désigne un stade précoce du cancer du col utérin. On distingue le stade 1A et le stade 1 B.

  • Au stade 1A, la tumeur est située dans le col de l’utérus et est observable uniquement au microscope. Elle ne mesure pas plus de 5 mm de profondeur et pas plus de 7 mm de largeur.
  • Une tumeur classée stade 1A1 mesure moins de 3 mm de profondeur, et moins de 7 mm de largeur.
  • Une tumeur classée stade 1A2, la tumeur mesure entre 3 et 5 mm de profondeur et moins de 7 mm de largeur.
  • Au stade 1B, la tumeur est située dans le col de l’utérus et peut être vue sans microscope ou bien la tumeur est uniquement visible au microscope, mais elle est plus volumineuse qu’une tumeur de stade 1A.
  • Une tumeur de stade 1B1 ne mesure pas plus de 4 cm dans sa partie la plus large.
  • Une tumeur de stade 1B2, quant à elle, mesure plus de 4 cm dans sa partie la plus large.

On compte chaque année en France, 3000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, voici une courte vidéo explicitant les principaux symptômes et traitements de ce cancer :

 

Lire aussi notre article sur un nouveau test de dépistage du cancer du col de l’utérus 

 

 

Chirurgie cancer du col de l’utérus de stade 1

La chirurgie est l’un des traitements de référence dans le cadre de la prise en charge d’une tumeur du col utérin de stade 1. Plusieurs techniques sont possibles. Le choix du geste à réaliser dépend de plusieurs critères, comme le stade de la maladie, votre âge, ou votre désir de tomber enceinte ultérieurement.

 

Biopsie conique

La biopsie conique est une des techniques proposées aux femmes touchées par un cancer du col de l’utérus de stade 1A1 qui souhaitent pouvoir tomber enceintes.

Elle consiste à prélever un morceau de tissu dans le col de l’utérus en forme de cône. L’échantillon de tissu est envoyé au laboratoire d’anatomopathologie pour analyse au microscope. En l’absence de cellules tumorales sur les bords de la pièce de tissu, il est possible qu’aucun traitement supplémentaire ne soit réalisé. En revanche, si les médecins retrouvent des cellules cancéreuses dans les bords du tissu, les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques, ou si la tumeur est trop volumineuse, il est probable que la prise en charge thérapeutique se poursuive.

 

Trachélectomie élargie

La trachélectomie élargie consiste à retirer le col de l’utérus, la partie supérieure du vagin, certaines structures et tissus entourant le col utérin ainsi que les ganglions lymphatiques du bassin. Les médecins peuvent la proposer aux personnes touchées par un cancer du col de l’utérus de stade 1A2 ou de stade 1B1 de petite taille (< 2 cm) si elles désirent avoir des enfants après le traitement.

 

Hystérectomie totale

L’hystérectomie est une chirurgie qui consiste à retirer l’utérus ainsi que son col. Cette chirurgie non conservatrice est habituellement proposée aux personnes porteuses d’un cancer du col de l’utérus de stade 1 qui n’ont pas de désir de grossesse ultérieure.

Plusieurs options sont possibles, selon le type de tumeur :

  • cancer du col de l’utérus de stade 1A1 : hystérectomie totale + ablation des ganglions lymphatiques du bassin ;
  • cancer du col de l’utérus de stade 1A2 : hystérectomie radicale modifiée + ablation des ganglions lymphatiques du bassin ;
  • cancer du col de l’utérus de stade 1B1 : hystérectomie radicale + ablation des ganglions lymphatiques du bassin +/- ablation des ganglions para-aortiques ;
  • cancer du col de l’utérus de stade 1B2 : hystérectomie radicale + ablation des ganglions lymphatiques du bassin + des ganglions para-aortiques.

 

Technique du ganglion sentinelle

L’ablation du ganglion sentinelle consiste à retirer le premier ganglion lymphatique de la chaîne afin de vérifier si le cancer l’a envahi. L’envahissement de ce ganglion signifie que la maladie s’est propagée aux ganglions lymphatiques.

La technique du ganglion sentinelle permet de ne retirer que le premier ganglion, avant d’avoir recours au curage ganglionnaire pelvien complet. En effet, si le ganglion sentinelle revient négatif (dépourvu de toute cellule cancéreuse), le curage ganglionnaire est inutile.

 

Curage ganglionnaire pelvien

Le curage ganglionnaire consiste à retirer les ganglions lymphatiques du bassin et/ou de la partie arrière de l’abdomen (ganglions para-aortiques).  Il peut être envisagé pour certains cancers du col de l’utérus de stade 1 envahissant les ganglions lymphatiques avoisinants.

 

Radiothérapie

La radiothérapie est un des traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1. Elle peut remplacer la chirurgie chez certaines personnes. Chez d’autres, elle est programmée après le geste chirurgical si l’on constate la présence de cellules tumorales sur les bords de tissu prélevé ou très proche, dans les ganglions lymphatiques ou dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques.

Le traitement peut consister à réaliser uniquement une radiothérapie externe, ou à combiner une radiothérapie externe + une curiethérapie.

La radiothérapie externe se déroule généralement 5 jours par semaine durant 6 à 7 semaines. La curiethérapie ne dure que quelques jours et est programmée après la fin des séances de radiothérapie externe.

 

Chimio-radiothérapie

L’association d’une chimiothérapie et d’une radiothérapie externe est souvent proposée face à un cancer du col de l’utérus de stade 1B1. Elle peut même être le traitement principal des tumeurs de stade 1B2 ou plus. Cette solution est envisagée si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas bénéficier d’une chirurgie.

En cas de cellules tumorales dans les bords du tissu prélevé ou très proche des marges, dans les ganglions lymphatiques ou dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques, ce traitement se déroule après le geste chirurgical.

Dans ces conditions, la chimiothérapie et la radiothérapie externe sont administrées dans le même temps pour potentialiser les effets de la radiothérapie. L’équipe médicale propose souvent du cisplatine seul ou une association cisplatine + 5-fluorouracil (Adrucil, 5-FU).

 

Essais cliniques

Divers essais cliniques sur le cancer sont en cours en France actuellement. Si l’un d’entre eux correspond à votre type de tumeur, il est possible que votre médecin vous propose d’y participer. N’hésitez pas à demander plus d’informations à ce sujet lors d’une consultation avec votre oncologue.

Les traitements du cancer du col de l’utérus de stade 1
Le cancer du sein de stade 2 : l’arsenal thérapeutique

Le cancer du sein de stade 2 : l’arsenal thérapeutique

On parle de cancer du sein de stade 2 pour déterminer un cancer de stade précoce (pour le stade 2A) ou localement avancé (stade 2B).

Les options de traitement possibles comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou encore les thérapies ciblées. La prise en charge d’un cancer du sein de stade 2 dépend des caractéristiques de la tumeur et de l’état de santé général de chaque patiente.

Lire aussi notre article sur le cancer du sein de stade 1

 

Le cancer du sein de stade II, qu’est-ce que c’est ?

La stadification du cancer du sein est un outil permettant de déterminer où en est la maladie dans son évolution.

Associée au grade, qui vise à évaluer l’agressivité de la maladie, et à l’étude des récepteurs des cellules tumorales, l’analyse du stade d’évolution du cancer permet de cerner la tumeur avec précision pour établir un pronostic et un plan de traitement adaptés à son profil.

Cette catégorisation précise de la maladie est d’autant plus importante que le cancer du sein est désormais considéré comme une maladie aux multiples visages, chaque patiente présentant une forme presque unique de la pathologie.

L’analyse du stade d’évolution du cancer repose le plus souvent sur la classification TNM, bien que d’autres méthodes puissent être employées.

Le sigle anglais TNM renvoie aux catégories « Tumor » (Tumeur), « Nodes » (Ganglions Lymphatiques) et  « Metastasis » (Métastases).

Le « T » vise donc à décrire la tumeur (taille et degré d’envahissement), le « N » permet d’évaluer l’étendue de la propagation des cellules cancéreuses aux ganglions et le « M » indique la présence ou l’absence de métastases.

Chacune de ces catégories se voit attribuer une note. Le cumul de ces notes donne un score qui permet d’attribuer un stade au cancer.

Le cancer du sein de stade 0

Un cancer du sein de stade 0 en est aux prémices de son évolution. La tumeur est in situ, soit localisée dans son site primitif, et ne s’est pas infiltrée dans les tissus avoisinants ni n’a atteint les ganglions.

Le stade 0 correspond au score Tis (« is » pour in situ), N0 et M0.

Le cancer du sein de stade I

Le cancer du sein de stade I en est, lui aussi, encore au début de son développement. La tumeur mesure alors moins de 2 cm et, comme dans le stade 0, les cellules cancéreuses ne sont pas répandues hors de leur site primitif.

Le stade I correspond au score T1, N0 et M0.

Le cancer du sein de stade II

En fonction de la taille de la tumeur cancéreuse et des atteintes ganglionnaires, on distingue deux types de cancers du sein de stade II : le IIA et le IIB.

Le cancer du sein de stade IIA concerne les tumeurs cancéreuses mesurant moins de 5 cm, qui ont envahi les ganglions sentinelles mammaires internes ou 1 à 3 ganglions axillaires externes.

Le cancer du sein de stade IIB concerne les tumeurs cancéreuses mesurant plus de 2 cm, mais qui n’ont pas envahi les ganglions lymphatiques ni ne se sont métastasées.

Le score du stade IIA correspond à T0, 1 ou 2, N1 et M0, et le score du stade IIB est T2 ou 3, N0 et M0.

Le cancer du sein de stade III

Comme pour le cancer du sein de stade II, il existe plusieurs types de cancers de stade III qui se distinguent par la taille de la tumeur cancéreuse et son infiltration : IIIA, IIIB et IIIC.

Un cancer du sein de stade IIIA présente une tumeur de n’importe quelle taille qui a envahi au moins 4 ganglions axillaires, ou bien des ganglions non axillaires, ou s’est infiltrée profondément dans les tissus hors de son site primitif.  Son score est de T1, 2, 3 ou 4, N2 ou 3, M0.

Un cancer du sein de stade IIIB correspond à une tumeur inflammatoire ou une tumeur qui a colonisé les organes voisins. Son score est de T4, N1, 2 ou 3, M0.

Un cancer du sein de stade IIIC est une tumeur de plus de 5 cm qui a envahi 1 à 3 ganglions axillaires ou s’est propagée aux ganglions sentinelles. Son score est de T3 ou 4, N1, M0.

Le cancer du sein de stade IV

Le cancer du sein de stade IV en est au dernier stade de son évolution. La tumeur s’est métastasée, et les cellules cancéreuses ont envahi d’autres organes.

Les métastases circulant dans le sang et/ou la lymphe, elles peuvent voyager dans tout le corps, et les organes envahis ne sont pas nécessairement voisins de la tumeur.

Le score du cancer du sein de stade IV peut être composé de tous les T (de 1 à 4), de tous les N (1 à 3), et d’un M1.

 

La chirurgie pour cancer du sein de stade 2

La chirurgie est une des options de référence pour traiter un cancer du sein de stade 2.

 

Tumorectomie ou mastectomie partielle

Lorsque cela est possible, le geste chirurgical est conservateur et consiste à retirer uniquement la partie du sein atteinte par la pathologie avec une marge de tissu sain tout autour. On parle de tumorectomie ou de mastectomie partielle. Le chirurgien veille à conserver assez de tissu pour que le sein garde un volume le plus naturel possible après l’opération.

 

Mastectomie totale

La mastectomie totale, quant à elle, est l’option retenue lorsqu’il s’agit de retirer plusieurs zones du sein touchées par le cancer, ou si l’on constate la présence de cellules tumorales dans la marge de chirurgie retirée durant la tumorectomie.

Elle est aussi préconisée en présence de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques pour les tumeurs du sein de stade 2A, alors que l’on ne détecte pas de tumeur dans le sein.

 

Technique du ganglion sentinelle

L’ablation du ganglion sentinelle (GS) peut s’avérer utile si l’équipe médicale pense que le cancer n’a pas envahi les ganglions lymphatiques. Si l’analyse du GS montre des signes de présence d’envahissement tumoral, le médecin réalise un curage ganglionnaire afin de retirer tous les ganglions atteints.

 

Curage ganglionnaire

Il permet de poser un diagnostic de cancer du sein et de déterminer le stade de la maladie.

 

 

La radiothérapie externe du cancer du sein de stade 2

La radiothérapie externe est une des options de référence dans le traitement des cancers du sein de stade 2. Elle est habituellement réalisée après une chirurgie mammaire conservatrice. On irradie tout le sein, les ganglions lymphatiques situés à l’aisselle et ceux situés près de la clavicule.

Radiothérapie cancer du sein

Il est aussi possible de proposer une radiothérapie externe après une mastectomie totale en cas d’envahissement des ganglions lymphatiques.

 

La chimiothérapie du cancer du sein de stade 2

L’administration de chimiothérapie est une des options de traitement du cancer de stade 2. Elle est souvent proposée après la chirurgie mammaire. Mais elle peut aussi se dérouler avant le geste chirurgical : on parle alors de traitement adjuvant. C’est notamment le cas en présence d’une tumeur supérieure à 5 cm, ou si la maladie a envahi les ganglions lymphatiques situés à l’aisselle et autour du sternum.

Plusieurs associations de médicaments chimiothérapeutiques sont possibles. Les plus fréquemment prescrites sont :

  • T-AC : paclitaxel ou docétaxel, puis doxorubicine + cyclophosphamide
  • TC : paclitaxel + cyclophosphamide
  • AC-T : doxorubicine (Adriamycin) + cyclophosphamide (Procytox), puis paclitaxel (Taxol) ou docétaxel (Taxotere)
  • CAF (ou FAC) : cyclophosphamide + doxorubicine + 5-fluorouracil (Adrucil, 5-FU) ;
  • CAF puis docétaxel ou paclitaxel
  • CEF (ou FEC) : cyclophosphamide + épirubicine (Pharmorubicin) + 5-fluorouracil ;
  • CEF puis docétaxel ou paclitaxel
  • EC : épirubicine + cyclophosphamide

 

L’hormonothérapie du cancer du sein de stade 2

L’équipe médicale propose généralement un traitement d’hormonothérapie aux patientes touchées par un cancer du sein de stade 2 avec récepteurs hormonaux positifs (RH+). Ce traitement peut être suivi jusqu’à une durée totale de 10 ans.

Chez les femmes non ménopausées, on propose souvent du tamoxifène (Tamofen, Nolvadex). Ces médicaments peuvent aussi être prescrits chez la femme ménopausée.

Les inhibiteurs de l’aromatase sont quant à eux réservés aux femmes ménopausées. Il peut faire suite à un traitement de tamoxifène, ou le remplacer si elles ne peuvent ou ne veulent pas prendre ce dernier.

Les inhibiteurs de l’aromatase les plus fréquemment prescrits sont :

  • le létrozole (Femara)
  • l’anastrozole (Arimidex)
  • l’exémestane (Aromasin)

 

Hormonothérapie pour les femmes non ménopausées

Plusieurs options de traitement d’hormonothérapie sont envisagés pour les femmes non ménopausées qui sont touchées par un cancer du sein de stade 2. La prise de tamoxifène peut durer 5 ans, puis votre équipe médicale contrôle votre statut ménopausique.

Si vous êtes en préménopause, le tamoxifène peut être poursuivi pendant encore 5 ans pour une durée totale de 10 ans.

SI vous êtes ménopausée, vous pouvez continuer à prendre du tamoxifène pendant 5 ans, ou switcher pour un inhibiteur de l’aromatase pendant 5 ans maximum (pour une hormonothérapie d’une durée totale maximale de 10 ans).

Chez certaines femmes préménopausées plus âgées, on peut aussi proposer la suppression ovarienne, ou inhibition de l’activité ovarienne, et la prise de tamoxifène ou d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 10 ans maximum.

 

Hormonothérapie pour les femmes ménopausées

Les femmes ménopausées touchées par un cancer du sein de stade 2 peuvent prendre du tamoxifène (anti-œstrogénique) et des inhibiteurs de l’aromatase.

Plusieurs options de traitement sont alors possibles :

  • prise de tamoxifène seul (Nolvadex, Tamofen) pendant 10 ans max. ;
  • prise d’un inhibiteur de l’aromatase seul pendant 10 ans max. ;
  • prise de tamoxifène pendant 5 ans, puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 5 ans (durée totale d’hormonothérapie : 10 ans) ;
  • prise de tamoxifène pendant 2 à 3 ans puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 2 à 3 ans (durée totale 5 ans) ou l’inverse.

 

Thérapie ciblée du cancer du sein de stade 2

Face à un cancer du sein de stade 2 Her2+, comportant un risque de rechute élevé, l’équipe médicale peut proposer de l’Herceptin (trastuzumab), une thérapie ciblée. La durée de prise est de maximum un an. Ce traitement ciblé se déroule après la fin de la chimiothérapie.

Votre médecin peut également proposer la prise de Perjeta (pertuzumab) si la tumeur mammaire de stade 2 est Her2+, si les récepteurs hormonaux sont négatifs (RH- ) ou avant une chirurgie pour les cancers du sein Her2+ stade 2.

D’autres thérapies ciblées peuvent être proposées, en fonction de chaque patiente et de chaque type de tumeur, comme le Phesgo (pertuzumab + trastuzumab), le Kadcyla ou T-DM1 (trastuzumab emtansine).

 

Essais cliniques

Divers essais cliniques sur le cancer du sein sont en cours en France. Ils permettent de trouver de nouvelles méthodes de prévention, de dépistage, et de traitement du cancer du sein. Votre médecin peut vous proposer de participer à l’un d’entre eux si les modalités correspondent à votre situation.

Le cancer du sein de stade 1 : Tour d’horizon des traitements

Le stade 1 est le stade précoce du cancer du sein. Le cancer du sein de stade 1 désigne les carcinomes canalaires et les carcinomes lobulaires de stade I, en fonction des cellules à partir desquelles la tumeur se développe. Le stade 1 regroupe les stades 1a et 1 b. En fonction des caractéristiques de la tumeur, une stratégie thérapeutique individualisée est proposée aux patientes.

 

Chirurgie du cancer du sein de stade 1

L’intervention chirurgicale (la mastectomie) est le traitement de référence du cancer du sein de stade 1.

 

Mastectomie partielle

S’il est possible pour le chirurgien de conserver le sein, la chirurgie réalisée est une tumorectomie ou mastectomie partielle, qui consiste à retirer seulement la partie du sein touchée ainsi qu’une marge tissulaire de sécurité autour de la tumeur. La chirurgie est dite conservatrice puisqu’elle préserve au mieux l’apparence du sein tout en conservant un volume.

Chirugien cancer du sein

 

Mastectomie totale

La mastectomie totale est non conservatrice. Elle consiste à retirer le sein dans sa totalité. Elle est préconisée si le cancer du sein a touché plusieurs zones de la glande mammaire, ou si la marge prélevée lors de la tumorectomie revient positive (présence de cellules cancéreuses sur du tissu sain). La mastectomie est également l’intervention privilégiée si le cancer a envahi les ganglions lymphatiques (stade 1 b), sans détection de tumeur dans le sein.

 

Technique du ganglion sentinelle

Elle consiste à retirer les premiers ganglions de la chaîne afin de déceler l’éventuelle présence de cellules cancéreuses. Ce prélèvement permet d’éviter le curage ganglionnaire systématique, et de proposer d’autres alternatives s’il existe une atteinte ganglionnaire, comme la radiothérapie externe.

 

Radiothérapie externe du sein

Habituellement, la chirurgie est suivie d’une radiothérapie externe pour traiter le cancer du sein de stade 1. Le protocole de traitement consiste alors à irradier le sein et les ganglions lymphatiques avoisinants. Un boost de dose focalisé sur le lit tumoral peut être nécessaire pour être certain de se débarrasser de toutes les cellules cancéreuses.

L’équipe médicale ne retient pas forcément l’indication de radiothérapie externe chez les patientes ayant subi une mastectomie totale, lorsqu’il s’agit d’un cancer de stade 1. Sauf si le ganglion sentinelle est revenu positif lors de son ablation.

Si le parcours de soins personnalisé prévoit une chimiothérapie, les médecins prévoient la radiothérapie après la fin des cures de chimiothérapie.

 

Cancer du sein de stade précoce : hormonothérapie

Une hormonothérapie est recommandée chez les patientes porteuses d’un cancer du sein de stade I dont la tumeur présente des récepteurs hormonaux positifs (tumeur classée RH+).

Le tamoxifène (Nolvadex, Tamofen) est le médicament d’hormonothérapie le plus fréquemment proposé aux patientes, peu importe leur statut ménopausique.

Les inhibiteurs de l’aromatase sont aussi des médicaments d’hormonothérapie souvent proposés, mais ils sont destinés aux femmes ménopausées. Ils peuvent être pris à la place du tamoxifène (si les patientes ne peuvent ou ne veulent pas le prendre), ou après un traitement de tamoxifène. Les médecins prescrivent le plus souvent du Létrozole (Femara), de l’anastrozole (Arimidex), ou de l’exemestane (Aromasine).

 

Hormonothérapie du cancer du sein pour les femmes non ménopausées

Habituellement, la stratégie thérapeutique avec hormonothérapie pour les femmes non ménopausées atteintes d’un cancer de stade 1 consiste à prendre du tamoxifène durant 5 ans, puis à contrôler le statut ménopausique.

Si les patientes sont ensuite en préménopause, le temps de prise du tamoxifène peut s’étendre jusqu’à une durée totale de 10 ans.

En revanche, si les patientes sont ménopausées, le médecin peut proposer la prise du tamoxifène pour 5 ans supplémentaires ou de switcher pour un inhibiteur de l’aromatase durant 5 ans. La durée totale de prise du traitement hormonal n’excède pas 10 ans dans les deux cas.

 

Hormonothérapie du cancer du sein pour les femmes ménopausées

Pour les femmes touchées par un cancer du sein de stade 1 déjà ménopausées, l’hormonothérapie peut consister à prendre le tamoxifène ou un inhibiteur de l’aromatase.

 

Plusieurs options sont possibles :

  • hormonothérapie par tamoxifène pendant 10 ans maximum
  • hormonothérapie par anti-aromatase pendant 10 ans maximum
  • prise de tamoxifène pendant 5 ans puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 5 ans
  • prise de tamoxifène pendant 2 ou 3 ans puis d’un inhibiteur de l’aromatase pendant 2 ou 3 ans (ou l’inverse), pour une durée totale d’hormonothérapie ne dépassant pas 5 ans

 

Chimiothérapie cancer du sein de stade 1

La chimiothérapie n’est pas un traitement que l’on propose habituellement aux patientes touchées par un cancer du sein de stade précoce.

Elle peut toutefois être recommandée en traitement adjuvant après une chirurgie mammaire si le cancer présente un haut risque de récidive.

Dans ce cas, les associations de médicaments chimiothérapeutiques les plus fréquemment choisis sont :

  • ACT : doxorubicine (Adriamycin) + cyclophosphamide (Procytox), puis paclitaxel (Taxol) ou docétaxel (Taxotere) ;
  • TAC : paclitaxel (ou docétaxel) puis doxorubicine + cyclophosphamide
  • TC : paclitaxel + cyclophosphamide
  • CAF (ou FAC) : cyclophosphamide + doxorubicine + 5-fluorouracil (5-FU)
  • CAF puis docétaxel ou paclitaxel
  • CEF (ou FEC) : cyclophosphamide + épirubicine (Pharmorubicin) + 5-FUl
  • CEF puis docétaxel ou paclitaxel
  • EC : épirubicine + cyclophosphamide

 

Thérapie ciblée

L’Herceptin (trastuzumab) est le traitement ciblé le plus souvent associé à une chimiothérapie pour soigner le cancer du sein de stade 1 Her2+ à risque élevé de rechute. Il est administré durant un an maximum, après la fin des cures de chimiothérapie.

Thérapies ciblées cancer du sein

Il arrive aussi que les médecins décident d’adjoindre le Perjeta (pertuzumab) à l’Herceptin et à la chimiothérapie dans certaines situations, notamment en présence :

  • d’une tumeur du sein de stade 1a ou 2b, Her2+
  • d’un cancer du sein stade 1 sans surexposition des récepteurs hormonaux (RH-)
  • d’une tumeur de stade 1a ou 2 b, Her2+ avant de réaliser une chirurgie du sein

 

D’autres thérapies ciblées sont également disponibles, en fonction des caractéristiques de la tumeur, comme le Phesgo, le Nerlynx, le Kadcyla… Votre médecin vous présentera les différentes options possibles selon votre situation.

 

Essais cliniques

Il existe de nombreux essais cliniques concernant le cancer du sein. Votre médecin peut vous proposer d’y participer si votre dossier médical correspond à une étude en cours.

Le cancer du sein de stade 1 : Tour d’horizon des traitements
Lutte contre le Cancer : l’ARN messager au cœur des avancées thérapeutiques

Lutte contre le Cancer : l’ARN messager au cœur des avancées thérapeutiques

La technologie ARN messager (ARNm) est au centre de toutes les discussions depuis le début de la pandémie de Covid-19. Son succès dans les vaccins contre le virus a permis de faire découvrir au grand public cette technologie prometteuse qui pourrait bien, dans un avenir proche, contribuer à la lutte contre certains cancers.

Qu’est-ce que la technologie à ARN messager?

Grâce au succès des vaccins contre le Covid-19 Pfizer et Moderna, l’efficacité des technologies à ARNm n’est plus à prouver. Concrètement, les vaccins à ARNm consistent à administrer un agent infectieux (atténué ou inactivé) ou à faire réagir certaines protéines des cellules dans le but de déclencher une réponse immunitaire. Le processus de réponse immunitaire dirigée contre l’agent pathogène est couplé au développement de cellules mémoires capables de nous protéger de futures infections. Cette association fait des vaccins à ARNm des armes redoutables pour lutter contre certaines maladies, comme le Covid-19.

Vidéo explicitant le principe de l’ARN messager

 

Il est donc possible de modifier le comportement de certaines cellules grâce à cette technologie. L’utilisation reposant sur le principe de l’ARNm n’est pas réservée à la vaccination contre le coronavirus. De nombreux projets sont d’ailleurs en cours d’étude afin de développer la technologie pour d’autres types de maladies pour lesquelles il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin, comme le VIH, le Zika, etc.

En effet, depuis 1980, seulement 2 des 82 virus responsables des maladies chez l’homme bénéficient de vaccins disponibles sur le marché. Le développement de l’ARNm pourrait augmenter les applications afin de soigner ces différentes pathologies.

 

Un espoir pour lutter contre certains cancers

Certains laboratoires, comme Sanofi, ont boosté leurs investissements afin de produire plus de vaccins, et potentiellement pour différentes cibles. Car l’ARNm, capable d’encourager l’organisme d’un patient à répondre à une agression pathogène, pourrait tout aussi bien être employé pour cibler spécifiquement des protéines tumorales, et donc contribuer à guérir le cancer.

C’est notamment le cas dans le cancer du foie, ou une protéine tumorale particulière est retrouvée chez 70 % des patients touchés. Il est tout à fait possible d’envisager, dans un futur proche, l’adaptation de la technologie à ARNm afin de cibler spécifiquement cette protéine au sein des cellules cancéreuses. Il en va de même pour les cancers du sein, cancer de l’ovaire, ou encore de la prostate.

La biotech BioNTech est d’ailleurs en phase d’essai clinique, avec à son compte pas moins de 13 projets en cours en ce sens, dont un projet en phase 2.

 

Les difficultés possibles de ce type de technologies

L’absence d’antigènes

Cependant, pour traiter certains cancers et maladies infectieuses, il faut avoir un bon antigène. En son absence, la technologie ARNm pourrait malgré tout permettre de s’en passer dans certains cas. Il faut alors contourner le problème en identifiant les anticorps responsables de la neutralisation des antigènes.

Avec la connaissance des anticorps compétents, il est possible de sélectionner des séquences pour fabriquer des ARNm. La réponse immunitaire serait alors insufflée par l’injection musculaire des ARNm sans passer par la case antigène.

 

Le cas des maladies auto-immunes

La particularité des maladies auto-immunes est que la pathologie attaque des cellules saines, et donc, encourage l’organisme à s’attaquer lui-même. Dans ces conditions, il faut rééduquer le système immunitaire. Cette étape est possible grâce à l’intervention de cellules dites régulatrices.

L’enjeu pour les chercheurs est donc de produire des ARN messagers capables de coder la protéine attaquée afin de contrer cette attaque. On pourrait imaginer l’application d’un tel processus dans certaines pathologies, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.

BioNTech et Moderna sont, pour l’heure, les pionniers dans le domaine des technologies à ARN messager depuis le début de la crise sanitaire. Mais Sanofi gagne peu à peu du terrain grâce à ses partenariats avec BioNTech oncologie et Translate Bio.

Nul doute que toutes ces recherches scientifiques vont participer activement aux avancées thérapeutiques dans la lutte contre le cancer.

Douleur et ganglion à la poitrine : anatomie et facteurs de risque du cancer du sein (ganglions mammaires, etc.)

Le sein est une région étendue entre la clavicule, l’aisselle et le milieu du sternum, apposé sur le muscle du grand pectoral.

Bien que présents également chez l’homme, les seins font partie de l’appareil reproducteur féminin en tant qu’organes accessoires, et comportent chez la femme plus de tissu mammaire, ainsi que des glandes mammaires qui servent à la production de lait maternel.

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Douleur et ganglion à la poitrine : anatomie et facteurs de risque du cancer du sein (ganglions mammaires, etc.)

L’arrêt de l’hormonothérapie après la première année augmentent le risque de rechute du cancer du sein chez les femmes jeunes

Les femmes non ménopausées récidivent plus de leur cancer du sein lorsqu’elles ne suivent pas correctement leur traitement de Tamoxifène (lire aussi notre article sur les traitements d’hormonothérapie du cancer du sein). C’est ce que révèle un communiqué publié dans le Journal of Clinical Oncology par des chercheurs de l’INSERM, de Gustave Roussy et de l’université Paris-Saclay.

Plusieurs facteurs augmentent ce risque, notamment:

  • la présence d’effets secondaires liés à l’hormonothérapie (douleurs musculaires, douleurs articulaires, fatigue) ;
  • l’absence de chimiothérapie ;
  • la présence d’autres problèmes médicaux associés ;
  • des patientes vivant seules.

 

Hormonothérapie et cancer du sein

L’hormonothérapie est en principe prescrite pour une durée variant de 5 à 10 ans. Ce traitement intervient chez les personnes touchées par un cancer du sein localisé dit hormono-sensible (soit 80 % des tumeurs malignes du sein).

Le médicament est prescrit afin de réduire le risque de rechute de la maladie. Or, il peut provoquer chez certaines patientes des effets indésirables très pénibles. Certains symptômes s’apparentent notamment aux signes cliniques qui apparaissent lors de la ménopause. C’est pourquoi l’hormonothérapie n’est pas toujours bien suivie par certaines femmes, ce qui augmente le risque de récidive du cancer du sein.

arrêt hormonothérapie et risques rechute cancer du sein

 

Quelles sont les conclusions de l’étude ?

Grâce à une analyse de la cohorte CANTO, les médecins chercheurs ont découvert que les récidives locales et à distance (présence de métastases) apparaissent de façon précoce, 3 ans après la fin des traitements du cancer du sein (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie).

Par ailleurs, le risque de récidive est multiplié par 2,31 chez les femmes jeunes qui ont arrêté leur hormonothérapie pour traiter leur cancer du sein. Les scientifiques ont aussi déterminé des causes favorisant l’arrêt de leur traitement.

 

Sur quoi porte l’analyse de la cohorte CANTO ?

L’étude a concerné 1 177 patientes, toutes non ménopausées et traitées pour un cancer du sein localisé. Toutes ces femmes ont accepté de suivre un traitement d’hormonothérapie par Tamoxifène.

Il s’agit de la première analyse regroupant les réponses d’un questionnaire au sujet du traitement, et l’analyse biologique sanguine du dosage du médicament tout au long de la prise du traitement d’hormonothérapie. L’association des résultats permet de conclure à une corrélation marquée entre le fait de ne pas prendre le médicament et le risque accru de récidive.

Selon le Dr Pistilli, qui a présenté les premières conclusions de l’étude au congrès de l’ESMO (European Society For Medical Oncology) en septembre 2018, une femme sur 6 ne suivrait pas son traitement de Tamoxèfene à un an seulement de la prescription médicale. Cela représente 16 % des patientes, selon les résultats du dosage sanguin effectué.

Elle précise par ailleurs que la moitié de ces femmes n’en faisait pas état dans le questionnaire de suivi réalisé. Il y a donc une différence importante entre la réalité et les réponses données par ces femmes dans le questionnaire. L’enjeu de cette dissonance est de comprendre pourquoi ces femmes n’ont pas stipulé l’arrêt de leur médicament dans le questionnaire prévu à cet effet afin de les aider à mieux appréhender leur traitement par un suivi personnalisé. La question de la prise en charge thérapeutique de ces patientes afin d’améliorer la bonne observance de l’hormonothérapie est de mise, selon le Dr Vaz-Luis, oncologue à Gustave Roussy.

 

Une augmentation du risque de rechute du cancer du sein de 131 %

 

La pilule contraceptive et les risques de cancer du sein

L’augmentation du risque n’est pas négligeable puisque le taux est multiplié par 2,31, soit une augmentation de 131 % de risque de récidive de la maladie. Cette augmentation concerne aussi bien le risque de récidive locale que de récidive à distance (métastases).

Concrètement, les résultats montrent que 89,5 % des femmes n’ayant pas bien adhéré au traitement à 3 ans n’ont pas connu de rechute, contre 95 % des patientes qui ont bien suivi leur traitement. À partir de 5 ou 10 ans, le risque de récidive et le taux de mortalité augmentent encore de manière significative en cas d’arrêt précoce de l’hormonothérapie.

 

Les causes possibles d’une mauvaise observance de l’hormonothérapie

L’analyse a pu déterminer plusieurs causes pouvant être responsables d’un moins bon suivi d’une hormonothérapie.

Les principaux facteurs sont :

  • la présence d’effets secondaires liés au traitement par Tamoxifène (douleurs articulaires et musculaires, fatigue) ;
  • d’autres problèmes de santé ;
  • l’absence de chimiothérapie lors du traitement du cancer du sein ;
  • Le fait de vivre seule.

Les résultats sont cependant complexes à interpréter. Certains autres facteurs n’ont pu être reliés de façon directe, comme le stade de la maladie, l’IMC, les effets secondaires des autres traitements du cancer, la prise en charge thérapeutique globale et l’état psychique de la patiente (anxiété, dépression).

 

La cohorte CANTO : généralités

La cohorte prospective CANTO (CANcer Toxicités) est nationale. Elle concerne, avec leur accord, 12 000 patientes touchées par un cancer du sein localisé et prises en charge dans 26 centres en France.

L’objectif de CANTO est de réussir à identifier les personnes plus à risque de développer des toxicités liées aux traitements du cancer afin d’adapter les parcours de soins de ces populations. In fine, ces recherches servent à accroître la qualité de vie des patientes après-cancer.

CANTO est promue par Unicancer qui regroupe l’ensemble des CLCC. Elle est dirigée par le Pr Fabrice André, directeur de la recherche à Gustave Toussy, Professeur à l’Université Paris-Sarlay directeur de l’unité 981 : Biomarqueurs et nouvelles cibles thérapeutiques en oncologie. Par ailleurs, la Ligue Contre le Cancer est un de ses soutiens.

Ces résultats sur les facteurs de risque capables de motiver des femmes à stopper leur traitement d’hormonothérapie précocement sont très utiles, puisqu’ils permettent aux médecins chercheurs de développer d’autres prises en charge et outils pédagogiques. Les conclusions de l’analyse vont donc servir à augmenter la qualité de vie des patientes traitées pour un cancer du sein tout en limitant leur risque de rechute.

 

 

 

Dépistage du cancer de l’ovaire: un formidable espoir grâce aux nanotechnologies

Un capteur dans le corps capable de détecter la présence d’un cancer dès le début de la maladie ? Si ce scénario semble tout droit sorti d’un film de science-fiction, des chercheurs américains travaillent aujourd’hui d’arrache-pied pour allier nanotechnologie et dépistage du cancer.

Au Memorial Sloan Kettering Institute (MSK) de New York, des scientifiques œuvrent à concevoir un appareil capable de communiquer grâce à des nanocapteurs implantés directement dans l’organisme pour prévenir de la présence d’un cancer ou même de lésions précancéreuses.

 

Un dépistage encore difficile du cancer de l’ovaire

Le cancer de l’ovaire ne présente que rarement des symptômes aux premiers stades de la maladie. Lorsque des symptômes apparaissent, cela signifie que le cancer a déjà évolué à un stade plus avancé. De plus, il n’existe, pour l’heure, aucun test de dépistage efficace pour le cancer ovarien. La maladie est donc souvent diagnostiquée lorsqu’elle s’est propagée dans l’organisme, et il est plus compliqué de lutter contre ce cancer (données épidémiologiques du cancer de l’ovaire).

De nombreux cancers, tout comme le cancer de l’ovaire, sont diagnostiqués à un stade déjà avancé. En conséquence, la prise en charge thérapeutique s’avère plus difficile et réduit les chances de guérison. Grâce aux nanotechnologies, il serait possible de détecter précocement la maladie pour augmenter les chances de guérison et la qualité de vie des patients. Cette technologie de nanocapteurs est notamment pertinente pour le cancer de l’ovaire qui connaît un taux de mortalité encore élevé chez les femmes.

Douleurs ovaires femme

 

Cancer de l’ovaire : plusieurs types de nanotechnologies possibles

L’équipe de recherche du Dr Heller au MSK travaille actuellement sur la conception de plusieurs types de nanocapteurs pour détecter la présence de cellules cancéreuses dans l’ovaire.

  1. Une des possibilités consisterait à implanter directement dans l’utérus un nanocapteur, au même titre qu’un stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU).
  2. Une alternative se concentre, quant à elle, sur la détection des protéines présentes sur les cellules tumorales. Plusieurs nanocapteurs pourraient détecter ces protéines dans le sang. Il serait alors envisageable d’en placer un sous la peau.
  3. Un autre type de nanotechnologie à l’étude permettrait de détecter simultanément des milliers de marqueurs potentiels du cancer de l’ovaire grâce à la présence de nombreux nanocapteurs différents. Elle serait alors capable de réaliser une empreinte de la pathologie grâce au Machine Learning. Selon les réponses des différents capteurs associés, les chercheurs seraient en mesure de déterminer différents états spécifiques de la maladie.

In fine, les scientifiques aimeraient que ce type de technologies puisse être proposé aux personnes qui présentent un risque de développer un cancer de l’ovaire, comme les patientes porteuses d’une mutation génétique BRCA ou présentant des antécédents familiaux de la maladie.

 

Comment les nanocapteurs peuvent-ils détecter le cancer de l’ovaire ?

Les cellules cancéreuses de l’ovaire présentent un certain type de protéines spécifiques : les biomarqueurs. Certaines d’entre elles se diffusent dans le sang. Mais le taux de biomarqueurs du cancer de l’ovaire présent dans le sang n’est pas assez significatif pour détecter la maladie avec une prise de sang classique.

C’est là que la nanotechnologie entre en jeu. En plaçant un capteur dans une zone stratégique où l’activité des biomarqueurs est plus forte (comme l’utérus ou les trompes de Fallope), les médecins seraient capables de détecter le cancer à un stade encore précoce.

Afin de percevoir ces rares molécules, les chercheurs du MSK se focalisent sur les nanotubes de carbone. Il s’agit de particules en forme de bâtonnets minuscules capables d’émettre une lumière infrarouge inoffensive. Cette lumière peut être perçue par un détecteur présent à l’extérieur du corps humain. Les nanotubes sont attachés à un anticorps qui eux-même se lient à un biomarqueur spécifique du cancer. Cette association provoque alors un changement de couleur de la lumière diffusée par le nanotube.

De précédentes études du laboratoire Heller avaient démontré qu’un nanocapteur implanté est capable de détecter le cancer de l’ovaire chez la souris en traçant le biomarqueur HE4. Les scientifiques travaillent à développer la même technologie pour le marqueur CA125, le biomarqueur spécifique du cancer de l’ovaire.

Actuellement, l’équipe du Dr Heller, aidée par le Dr Long Roche, teste l’implantation de nanocapteurs dans des utérus retirés durant une chirurgie, afin de tester la technologie sur du tissu humain. Cela permet d’observer le fonctionnement des capteurs avant de les implanter chez des patientes.

 

La nanotechnologie dans cancer de l’ovaire serait donc en mesure d’aider à dépister la maladie avec plus de précision qu’un dosage du CA125 dans le sang. Elle pourrait par ailleurs contribuer à surveiller la progression de la maladie sans devoir réaliser des tests sanguins, ou en espaçant les visites de surveillance chez le médecin.

 

Dépistage du cancer de l’ovaire:  un formidable espoir grâce aux nanotechnologies
La pollution atmosphérique associée à un plus grand risque de cancer du sein

La pollution atmosphérique associée à un plus grand risque de cancer du sein

Des études menées par des scientifiques en Europe et en Amérique du Nord mettent en évidence la responsabilité du dioxyde d’azote dans l’apparition du cancer du sein chez les femmes. La pollution atmosphérique serait en effet associée à une augmentation du risque de tumeur mammaire.

 

Les méfaits connus des polluants atmosphériques sur la santé

Certains polluants atmosphériques, et notamment les particules en suspension présentes au sein de la pollution atmosphérique globale, sont reconnus comme étant cancérigènes. Si l’on sait déjà qu’ils constituent un facteur de risque du cancer du poumon, on commence à entrevoir aussi son impact dans l’apparition de certains cancers du sein.

On rappelle que le cancer du sein est l’un des cancers les plus courants en Europe.

 

Pollution et cancer du sein

Des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes ont étudié la littérature internationale à ce sujet afin de synthétiser des pistes de réflexion. Les résultats ont été publiés dans la revue Environmental Health Perspectives. Ils mettent en évidence une corrélation entre certains polluants atmosphériques et l’augmentation du risque du cancer du sein.

Le dioxyde de carbone représenterait le polluant le plus impactant parmi les trois principaux polluants analysés. Les données révèlent en effet qu’environ 1 700 diagnostics de cancer du sein annuels pourraient être attribués à une exposition aux polluants atmosphériques en France.

Lire aussi notre article sur l’impact du tabac sur les risques de cancer du sein 

 

Le dioxyde d’azote est le plus problématique

Dioxyde d’azote et pollutionLe dioxyde d’azote est émis, entre autres, par le chauffage utilisé dans nos villes ou les moteurs thermiques de nos véhicules. Il résulte de plusieurs processus de combustion de combustibles fossiles.

L’étude a porté sur les trois polluants atmosphériques principaux :

  • le dioxyde d’azote (N02) ;
  • les particules en suspension de diamètre < 2.5 microns (PM2.5) ;
  • les particules en suspension de diamètre < 10 microns (PM10).

 

Les chercheurs ont ainsi analysé les résultats de 36 études sur le dioxyde d’azote lié au cancer du sein en Europe et en Amérique du Nord. Cela représente plus de 120 000 cas sur 3,9 millions de sujets. Les données liées aux PM2.5 représentaient quant à elles 32 études, et celles liées aux PM10, 27 études.

De plus, les résultats indiquent que le dioxyde d’azote représente un risque plus élevé chez les patientes atteintes de cancer du sein hormono-dépendant, même si les études réalisées n’ont pas toutes pris en compte cette donnée.

Au total, l’exposition aux polluants atmosphériques serait responsable d’environ 3 % des cas de cancer du sein diagnostiqués chaque année en France (soit 1 200 personnes par an).

Une estimation des coûts liés aux dépenses de santé et à l’impact sur la qualité de vie des patients a également été réalisée. Elle représenterait une somme comprise entre 600 millions et 1 milliard d’euros chaque année. Cette estimation prend en considération les coûts tangibles et intangibles que peut engendrer ce type de pathologies.

Pour les deux autres polluants atmosphériques (PM10 et PM2.5), les preuves accumulées n’étaient pas suffisantes pour affirmer qu’il existe une réelle augmentation du risque de développer un cancer du sein. Cependant, cette hypothèse n’est pas à exclure, car leur taux de concentration atmosphérique est lié à celui du dioxyde de carbone. Par ailleurs, les hydrocarbures aromatiques polycliques contenus eux aussi dans la pollution atmosphérique sont reconnus pour perturber la fonction des œstrogènes. Il se pourrait donc que ces polluants soient aussi corrélés à certains cancers hormono-dépendants, mais ceci reste à démontrer.

Lire aussi notre article sur la pilule contraceptive : des risques de cancer du sein accrus ?

 

Des résultats à prendre avec des pincettes

La méthode utilisée au cours de cette étude d’envergure synthétise des résultats de publications disponibles afin d’en faire une moyenne. Il s’agit d’une méta-analyse. Ici, elle permet de considérer la relation dose/réponse entre apparition du cancer du sein et pollution atmosphérique.

Toutefois, certains biais de publication et de confusion entrent en jeu. On sait par exemple qu’une étude qui met en évidence une relation entre pollution et cancer du sein a plus de chances d’être publiée qu’une étude qui contredit ces résultats.

Toutefois, la méta-analyse s’est concentrée sur les publications qui présentent les mesures d’expositions aux polluants les plus précises. Des données plus approfondies quant aux taux d’exposition aux polluants de certaines études seraient nécessaires afin de tirer des conclusions de façon plus formelle.

 

 

La biopsie du col de l’utérus : Modalités et intérêts

La biopsie du col de l’utérus est un examen indispensable de la prise en charge du cancer du col de l’utérus. Elle permet de déceler toute anomalie du col utérin, comme des lésions précancéreuses, avant que le cancer ne se développe.

 

On rappelle que le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chaque année chez environ 3 000 femmes en France. Le dépistage de cette pathologie est absolument nécessaire pour prendre en charge au plus tôt la tumeur et maximiser les chances de guérison.

 

Biopsie du col de l’utérus : qu’est-ce que c’est ?

La biopsie du col utérin est l’examen qui permet de prélever de façon indolore un échantillon de tissu dans cette zone pour l’analyser. L’étude de cet échantillon contribue au diagnostic du cancer du col de l’utérus.

En présence d’une lésion suspecte, votre médecin peut être conduit à demander la réalisation d’une biopsie. Les analyses du fragment de tissu réalisées en laboratoire d’anatomopathologie déterminent s’il s’agit d’un cancer ou non, et donnent de précieuses indications sur la nature, le stade, le grade de la maladie. Tous ces éléments contribuent à mettre en place une stratégie thérapeutique adaptée.

 

Quand réaliser une biopsie du col de l’utérus ?

La prescription d’une biopsie du col utérin fait généralement suite à des résultats anormaux retrouvés dans le cadre du dépistage du cancer de l’utérus.

On sait en effet que le cancer du col de l’utérus est étroitement lié à la présence d’un papillomavirus humain (HPV) dans l’organisme. Si ce virus touche un grand nombre de personnes sexuellement actives, il disparaît habituellement de manière spontanée. Or, il se peut que l’infection persiste chez certaines personnes pouvant entraîner des anomalies plus importantes comme le développement de cellules cancéreuses.

 

La biopsie peut aussi être demandée en présence de certains symptômes suspects :

  • saignements en dehors des règles ;
  • règles anormalement abondantes ou plus longues que d’habitude ;
  • pertes vaginales suspectes (malodorantes, abondantes…) ;
  • douleurs lors des rapports sexuels ;
  • difficultés à uriner ;
  • constipation ;
  • fuites urinaires ou de selles par le vagin ;
  • douleurs pelviennes ou dans le bas du dos ;
  • une ou les deux jambes enflées ;
  • fatigue inhabituelle, perte de poids, etc.

 

À savoir : le cancer du col utérin peut être asymptomatique et passer inaperçu durant une certaine période. Lorsque plusieurs signes cliniques apparaissent, cela signifie généralement que la tumeur a déjà progressé. Toutefois, la présence de ces symptômes peut être liée à d’autres problèmes de santé et ne signifie pas forcément qu’il existe un cancer. C’est pourquoi il est important de consulter votre médecin au moins signe inhabituel.

 

Le frottis cervico-utérin et le test HPV

Le premier examen est le frottis cervico-utérin réalisé par un gynécologue, une sage-femme ou votre médecin traitant. Si les résultats de ce frottis reviennent anormaux, le praticien peut demander la réalisation d’un test HPV.

Le test HPV peut être réalisé par la patiente elle-même.  Si celui-ci revient négatif, on peut considérer que les anomalies décelées au frottis vont disparaître spontanément.  En revanche, en cas de test HPV positif, il faut poursuivre les investigations grâce à des examens supplémentaires afin de confirmer, ou non, la présence de lésions précancéreuses ou cancéreuses.

 

La colposcopie

Votre médecin est amené à demander la réalisation d’une colposcopie si votre frottis a découvert des cellules suspectes. C’est notamment le cas en présence d’une dysplasie légère, moyenne ou sévère, d’une infection HPV, etc.

Cet examen consiste à examiner le col de l’utérus grâce à un appareil muni d’une lumière et d’un effet grossissant afin de bien observer toutes les parties de l’utérus. Pour visualiser les zones anormales, des colorants sont utilisés. La colposcopie permet ainsi de déceler des anomalies de manière précise en fonction de la coloration de certaines zones utérines.

 

La biopsie

Si une ou plusieurs zones utérines se colorent en blanc lors de la colposcopie, le médecin effectue une biopsie. Un échantillon de la muqueuse utérine de la ou des zones suspectes est alors prélevé. Il arrive que le médecin réalise un curetage endocervical, enlevant alors toute la zone suspecte. S’il le juge nécessaire, le praticien peut aussi réaliser une biopsie du ganglion sentinelle.

Les fragments de tissus sont ensuite envoyés dans un laboratoire d’anatomopathologie pour les faire analyser. Une cartographie précise des zones suspectes est par ailleurs établie par le gynécologue. Il peut aussi réaliser des clichés de la colposcopie/biopsie si son équipement le permet.

Il est normal que de petits saignements apparaissent après l’examen. Ceux-ci cessent spontanément en quelques heures et la zone est totalement cicatrisée après quelques jours. Si les résultats du laboratoire d’anatomopathologie révèlent la présence de dysplasies cervicales moyennes ou sévères, cela signifie qu’il y a un risque que ces lésions se transforment en cancer du col de l’utérus. Il faut donc avoir recours à leur destruction par laser ou conisation.

 

La conisation

La conisation consiste à retirer un fragment tissulaire dans le col utérin en forme de cône pour supprimer les dysplasies à risque avant une éventuelle évolution cancéreuse.

Si une dysplasie est retrouvée après analyse de ce fragment de tissu, une surveillance avec colposcopies régulières est mise en place. Par contre, si l’analyse des résultats révèle la présence d’un cancer, des examens complémentaires (avec notamment bilan biologique, IRM, échographie ou TEP SCAN) sont nécessaires. Ils permettent de contrôler le degré d’avancement de la maladie et de connaître son éventuelle extension à d’autres parties du corps.

Selon l’ensemble des résultats obtenus, une prise en charge thérapeutique est alors mise en place pour lutter contre la maladie.

 

 

La biopsie du col de l’utérus : Modalités et intérêts